Tel est le point de vue développé par l’honorable François Biba – Député Pcrn après la rencontre le 25 Juin dernier dans le cadre d'une assemblée plénière spéciale entre les élus de la Nation, les chercheurs et praticiens de la médecine traditionnelle.
« La médecine traditionnelle (MT) est très répandue dans les pays en voie de développement, ainsi que dans les pays industrialisés sous le vocable de « médecine complémentaire » ou « médecine parallèle ».
En 2002, l'OMS avait publié des directives visant à la réglementation de la MT dans les pays la pratiquant. C'est dans cette lancée qu'en avril 2007, le gouvernement camerounais introduit un projet de loi visant non seulement à assainir le secteur mais également à résoudre les problèmes para physiques auxquels la MT fait face.
Selon ce projet de loi, une collaboration devait être établie entre médecine traditionnelle et médecine moderne. En 2013, dans son ouvrage intitulé « Stratégie de médecine traditionnelle », le Dr Luis Sambo à l'époque directeur régional de l'OMS pour l'Afrique (2005-2015) redonnait espoir aux défenseurs de la MT en invitant les pays à prendre des mesures afin de sauvegarder cette médecine.
Il s'agissait notamment de :
- La mise en œuvre des politiques nationales de médecine traditionnelle - Le contrôle de la dangerosité des produits de la médecine traditionnelle - L'accessibilité des produits de la médecine traditionnelle - La protection des droits de propriété intellectuelle afin de préserver les connaissances et les ressources de la médecine traditionnelle - La promotion de la culture à grande échelle des plantes médicinales -- La conservation des plantes médicinales - L'investissement dans la recherche - L'inclusion des produits de la médecine traditionnelle dans les listes nationales de médicaments essentiels - Une production locale axée sur les maladies prioritaires.
Le Dr Matshidiso Moeti, actuelle Directrice Afrique de l'OMS va dans le même sens et encourage véritablement les pays à la reconnaissance de ces pratiques.
L’Asie n'a pas hésité à mettre en avant sa MT qui est aujourd'hui la médecine la plus scientifiquement documentée:
En Chine, la MT coexiste avec la médecine moderne et fait partie du système de santé. De plus, elle est enseignée dans des universités et pratiquée dans les hôpitaux. Elle représente 40% des soins administrés.
En Corée, 86% de la population fait appel à la MT,
Au Japon, 80% des médecins recourent à la MT,
Au Vietnam 90% des hôpitaux de province ont un département de MT.
L'OMS conforte l'intégration de la MT dans les systèmes de santé de façon efficace. En Afrique, la Côte d'Ivoire, au travers du Programme National de Promotion de la Médecine Traditionnelle accompagne les praticiens dans le processus d'institutionnalisation par l'organisation des formations.
D'importants efforts ont été faits par les États membres de l'OMS:
- en 2012, 69 pays étaient dotés d'une politique de MT contre 25 pays en 1999 - en 2012, 119 pays réglementaient les médicaments à base de plantes contre 65 pays en 1999.
Après la séance de ce jour et les interventions des praticiens, nous osons croire que le Cameroun encore à la traîne quant à la reconnaissance de la MT suivra le pas.
En effet, grande a été notre stupeur quant à l'attitude du gouvernement face aux propositions de traitements de la Covid-19.
1) Monseigneur Kleda, auprès duquel le Minsanté avait effectué une descente, restée sans suite quant à la reconnaissance et l'administration officielles du traitement, qui est clandestinement utilisé par les malades dans les hôpitaux d'état.
2) Le 25 mai 2020, l'Imam Modibbo Bobbo Soudi adressait au Minsanté un courrier dans lequel il informait ce dernier d'avoir trouvé le traitement de la Covid-19: le Soudicov Plus. Une fois de plus silence radio.
À l'issue de la journée, des propositions ont été portées sur la table:
- Ouverture d'une faculté de phytothérapie - La reconnaissance des produits de la médecine traditionnelle - La normalisation de la MT.
La médecine traditionnelle bien encadrée et valorisée aujourd'hui pourrait être un axe de développement non négligeable pour l'économie nationale ».
N.R.M