La Commission bancaire d’Afrique centrale (Cobac) a placé au mois d’octobre 2018 Amicale Finance et Citef (City Trust Credit Fund), deux établissements de micro finances de deuxième catégorie, sous administration provisoire. Le 16 octobre 2018 est intervenu la mise en liquidation de Amicale Finance et le 19 du même mois celle de la Citef.
La Commission bancaire d’Afrique centrale qui a pris cette décision à Yaoundé a également décidé du retrait de leurs titres prudentiels respectifs. Elle a décidé de les placer sous administration provisoire. La Cobac fait savoir que ces deux établissements de Microfinance ne «respectaient pas « les règles prudentielles ».
Le président de la Cobac, Abbas Mahamat Toli, par ailleurs gouverneur de la banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac), a nommé des administrateurs provisoires à la tête de ces entreprises pour un mandat d’un an renouvelable. Toutefois, ce mandat peut être retiré à tout moment.
Rappelons que ces sanctions rentrent en droite ligne avec les résolutions du récent sommet extraordinaire de la Communauté économique des Etats de l’Afrique Centrale (Cemac) au sujet des établissements de crédits. A cet effet, plus d’une cinquantaine de microfinances sont sous le collimateur de la Cobac pour « non-respect des règles prudentielles dans l’espace Cemac ».
Au mois au paravent, en août 2018, la Commission bancaire de l’Afrique centrale a ouvert le une procédure disciplinaire contre la banque camerounaise des PME (BC-PME), et ses dirigeants, notamment la directrice générale, Agnès Ndoumè Mandeng, pour non-respect de la réglementation prudentielle au capital minimum. Cette procédure a conduit à des sanctions à hauteur de plusieurs millions de FCFA, a-t-on appris.
Ces sanctions sont la suite d’une procédure disciplinaire ouverte par le la Cobac contre la BC-PME et ses dirigeants. Tout est parti d’un constat fait par la Cobac depuis le 31 août 2015. En effet, la Cobac, à cette époque, avait constaté que la BC-PME ne disposait pas de fonds propres qu’elle devait justifier à tout moment. Une infraction à la norme relative à la représentation du capital minimum.
La BC-PME était dans cette situation parce qu’elle est une entreprise à capitaux publics libérés par l’Etat à hauteur de 10 milliards Fcfa. Pourtant, la BC-PME avait besoin d’une allocation supplémentaire de 5 milliards Fcfa tel que voulu par son Business plan.
L’absence de cette allocation place la BC-PME dans une situation inconfortable ne lui permettant pas de respecter l’ensemble des ratios prudentiels (capital minimum exigé). Mais aussi les fonds propres pendant la période de lancement et les premières années d’exploitation.
Après ce constat, la Cobac avait rappelé à l’ordre la BC-PME en date du 16 octobre 2017. C’est donc le non-respect de cette conformité qui a conduit la Cobac à sévir. Ces sanctions tombent au moment où le Cameroun a entamé des discussions avec la Banque mondiale et la Banque africaine de développement pour restructurer le modèle économique de la BC-PME. Désormais, les banques commerciales pourront intervenir pour soutenir la BC-PME en cas de difficultés.
Otric N.