Greenpeace Afrique demande qu’un accent soit mis sur la promotion de l’agriculture traditionnelle et écologique
En 2018, les statistiques démontrent que le Cameroun a perdu plus de 9,000 milliards de FCFA à cause des importations de riz, de maïs, de sucre et de poisson. Et, la proposition de Greenpeace Afrique apparaît dès lors, comme une réponse aux attentes du gouvernement camerounais, qui veut booster la production locale.
L’on n’a eu de cesse, au cours des dernières années, d’entendre parler d’une agriculture de seconde génération, qui va venir changer la donne et permettre aux travailleurs de la terre de mieux vivre des produits de leurs durs labeurs. Or, jusqu’à ce jour, rien n’a véritablement bougé et, dans les campagnes, en dehors de quelques particuliers, les agriculteurs continuent d’utiliser les dabas ainsi que des machettes. Des outils qui leurs permettent juste de pratiquer une agriculture de survie.
Selon les déclarations de Sylvie Djacbou, Chargée de Campagne forêts chez Greenpeace Afrique : « Il est troublant qu’un pays doté d’énormes potentiels pour l’agriculture écologique, importe des denrées alimentaires de base pour des milliards de FCFA au détriment de l’économie locale. Il est plus qu’urgent pour le ministère de l’Agriculture et du Développement rural de se ressaisir et d’abandonner cette dépendance… ».
Le Cameroun produit du riz dans les régions du Grand Nord, de l’Ouest et du Nord-Ouest, mais la demande nationale dépasse largement l’offre. Le chef de l’Etat lors du salon agro-pastoral tenu en 2011 a promis de réduire la dépendance excessive à l’égard des importations de produits alimentaires de base, mais il n’y a toujours pas de mesures pour promouvoir une agriculture durable au Cameroun.
Greenpeace Afrique estime que le dernier scandale offre l’opportunité de relancer et d’encourager les pratiques agricoles traditionnelles et écologiques. Cette forme d’agriculture qui va permettre au pays, d’exporter des produits alimentaires de base pendant de nombreuses années. Cette mesure vise en outre, à renforce la sécurité alimentaire de même que la viabilité à long terme du secteur agricole camerounais.
La chargée de Campagne forêts chez Greenpeace Afrique estime par ailleurs que : « Depuis de nombreuses décennies, le gouvernement s’est contenté de belles paroles pour réduire les importations alimentaires et améliorer et moderniser le secteur agricole au Cameroun. Des initiatives gouvernementales comme la Société de Transformation du Manioc de Sangmelima (SOTRAMAS) ont été conçues pour stimuler la production locale, mais les Camerounais n’en voient encore aucune retombée. Il serait préjudiciable et catastrophique pour le gouvernement de maintenir ce statu quo… ».
Nicole Ricci Minyem