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Echo des marchés: L’oignon se vend actuellement cher

jeudi, 25 octobre 2018 10:02 Liliane N.

A en croire les commerçantes, la situation est due au fait que leur prix d’achat, a connu une hausse vertigineuse.

Au marché Bankolo à Yaoundé, précisément au lieudit Huitième, lieu par excellence d’achat ou de vente d’oignon, les vendeuses et les vendeurs de cet aliment affirment qu’actuellement, ils achètent le sac de ce produit alimentaire à 130 000 FCFA. D’autres affirment qu’il faut aujourd’hui débourser pour un sac d’oignon de 50 kilogrammes, la somme de 25 000 FCFA. Pourtant, il y a encore quelques semaines, le même sac ne coûtait que 18.000 FCFA, soit un plus de 7.000 francs CFA. Aminou grossiste exerçant dans ledit marché subit aussi le poids de la cherté et de la pénurie d’oignon, «maintenant ça augmenté jusqu’à 2000. Les sacs avant étaient vendus à 10 mille à l’Extrême-Nord. Maintenant c’est 100 000. Et les camions arrivent ici une fois la semaine alors qu’avant c’était chaque jour. Ca nous dépasse même à vendre».

Ne sachant pas quoi faire les commerçants affirment être obligés et contraints de supporter cette situation. «Avant les sacs d’oignon on les payait à 18 000 - 20 000. Maintenant un sac d’oignon c’est 140 000 - 145 000. Vraiment on continue à vendre puisque c’est une marchandise à laquelle nous sommes habituées et on ne se voit pas subitement en train de changer ça pour faire autre chose. On ne sait pas si on pourra s’en sortir. Et on a déjà habitué nos clientes que c’est ici qu’on vend les oignons», déclare-t-elle.  La situation a bel et bien des répercussions sur le panier de la ménagère. Exaspérées par les prix qui leur sont donnés au marché, les clientes préfèrent ne même pas perdre le temps dans les discussions. Conséquence les vendeurs sont loin de leur chiffre d’affaires.

Pour mieux comprendre la hausse de prix décriée, les grossistes expliquent qu’en fait la cherté du produit vient du fait que l’approvisionnement se fait rare. Au marché Bankolo, les camions sont à l’arrêt et ce depuis plusieurs jours. Les engins n’ont pas pris la direction de l’Extrême-Nord pour se ravitailler en oignon. Pour faire face à la situation, les commerçants se retournent vers les filets d’oignons en provenance du Maroc. Le prix d’achat est relativement moindre comparé aux prix des produits cultivés au niveau local. «Les filets du Maroc on vend à 18 000 - 17 000. Avant c’était à 7 000 - 10 000 comme ça», renseigne Aminou. «D’habitude nous vendons. Mais à présent avec la rupture on vend l’oignon exporté. Et avant on vendait le seau à 1500 - 2000. Mais avec la rupture le seau revient à 5 000 - 4500. Et on gagne 1000 par seau c’est déjà beaucoup», précise un autre grossiste du marché Bankolo.

Il faut savoir que la culture de l’oignon est la troisième culture de rente après le coton et l’arachide. Elle procure chaque année plus de 6 milliards de francs CFA aux producteurs. Malgré ces chiffres séduisants, le Cameroun qui ravitaille la sous-région Afrique centrale avec plus de 50% de sa récolte (entre 90 000 et 100 000 tonnes, selon l’Institut de recherche agricole pour le développement de Garoua) est un importateur d’oignons.

L’actuelle période que connaissent les grossistes, les vendeurs et les revendeurs, bref tous les acteurs de cette filière, est une période morte.

Liliane N.         

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