Le deuxième employeur au Cameroun après l’Etat paie ainsi le lourd tribut des violences qui paralysent la vie dans les régions du Nord-Ouest et du Sud.
C’est une information relayée par notre confrère Eco matin n°0205. D’après le journal l’Association bananière du Cameroun (Assobacam), fait savoir que les 17 137 tonnes de bananes exportées en novembre 2018 du Cameroun, sont principalement le produit de la société des Plantations du haut Penja, filiale locale de la compagnie fruitière de Marseille, qui a expédié 15 821 tonnes le mois dernier, soit plus de 10 fois plus que Boh Plantations (1 316 tonnes).
On sait déjà qu’aux mois de septembre et d’octobre 2018, les statistiques de l’Assobacam révélaient que la Cameroon development corporation (Cdc) n’a fait aucune exportation de bananes. On peut donc comprendre sans surprise que rendu à ce jour, elle se retrouve exclue de la liste des exportateurs de banane du Cameroun. Toutefois il convient de souligner que ce qui se passe à l’heure actuelle, est la résultante de la crise dite anglophone qui sévit depuis deux ans déjà au Nord-Ouest et au Sud-Ouest.
Eco matin indique que «de manière générale, la crise anglophone fait chuter les exportations de bananes de 13 394 tonnes, en septembre et octobre 2018. Au cours de cette période, les producteurs de bananes en activité sur le territoire camerounais ont exporté 29 747 tonnes de produits, selon les statistiques de l’Assobacam. Cette cargaison était en baisse de 13 394 tonnes, en comparaison avec les 43 141 tonnes exportées sur la même période en 2017. La proportion de cette baisse était pratiquement équivalente aux quantités exportées au cours de la même période en 2017 par la CDC (14 442 tonnes)».
Les installations de la Cdc ayant été prises pour cibles par les sécessionnistes, l’entreprise s’est trouvée dans l’obligation d’en fermer 12 sur 29. 10 d’entre lesdits sites ne sont plus que partiellement opérationnels en raison des interruptions sporadiques d’activités suite à des attaques de groupes armés, des interruptions de l’alimentation en énergie électrique ou à cause de l’inaccessibilité dans certaines zones.
Dans un de ses récents rapports, le Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) tirait déjà la sonnette d’alarme sur la situation de la Cdc qui est catastrophique. Le GICAM même a révélé que les plantations de cette entreprise ne sont plus entretenues ni traitées. Ce qui laisse libre cours à la propagation des parasites et autres maladies faute de traitements phytosanitaires. «La CDC risque la rupture de contrats d’achat conclus avec des partenaires internationaux au regard de son incapacité actuelle à honorer ses engagements», peut-on lire dans le rapport du Groupement récemment publié. A titre de rappel la CDC est une entreprise agro-industrielle publique qui exploite de vastes plantations d’hévéa et de bananes dans la région du Sud-Ouest du pays.
A titre de rappel le 9 novembre 2018, le Ministre de l’Agriculture et du développement rural a signé deux accords contractuels avec deux partenaires financiers, pour la relance de la Cdc. Il a été dit qu’il faut débourser la somme de 80 millions de FCFA, pour sauver la société. La relance va consister au rajeunissement des plantations, à la fourniture des engrais, à l'acquisition des équipements, à la formation du personnel, à la rentabilisation des exploitations et à l’accroissement de la production.
Liliane N.