Depuis le lundi 19 novembre 2018, les autorités prennent part à un atelier qui porte sur le «lancement de l’évaluation nationale des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme au Cameroun».
Le cadre de cet atelier se veut idoine pour les autorités qui veulent apprendre davantage sur le phénomène de blanchiment d’argent. Les autorités camerounaises souhaitent avoir plus d’informations de façon concrète sur les techniques liées à cette pratique et le financement du terrorisme. Comme on pouvait s’y attendre, c’est Louis Paul Motaze le Ministre des Finances (MINFI) qui a procédé lundi dernier à l’ouverture solennelle des travaux, auxquels prend part Hubert Nde Sambone le Directeur Général (DG) de l’Agence nationale d’investigation financière (ANIF), qui déclare «nous avons reçu à ce jour entre 4000-4500 déclarations de soupçons. Et nous avons transmis aux autorités compétentes 700 à 800 rapports. Ceux-ci concernent aussi bien le blanchiment des capitaux que le financement du terrorisme. Mais c’est lors des enquêtes qu’on peut évaluer quel est le préjudice».
Au cours de cet atelier il sera question de procéder à une évaluation qui permettra de connaître l’état des lieux. «L’évaluation a pour but d’identifier les menaces auxquelles notre pays est confronté en matière de blanchiment des capitaux et financement du terrorisme pour prendre des mesures qui permettent qu’on vienne à bout des menaces», explique le DG de l’ANIF. «C’est un processus. Tous les pays de la CEMAC ont été soumis à une évaluation mutuelle du premier cycle où nous avons fait la photographie de l’Etat par rapport à la mise en œuvre de notre dispositif de lutte contre le blanchiment. On a terminé. Maintenant on commence le second cycle mais avant l’évaluation du second cycle, il y a un préalable: c’est l’évaluation des risques, c’est ce que nous faisons aujourd’hui», précise Gervais Mbata, Secrétaire permanent du Groupe d’action contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme (GABAC). Il convient de souligner que le GABAC est en fait une institution spécialisée de la Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale (CEMAC).
Selon les autorités, le blanchiment d’argent cause du tort à l’économie et menace sa stabilité sociopolitique. Ladite pratique est favorisée par des facteurs à l’instar de la finance mobile, un faible encadrement des organismes à but non lucratif, le vide juridique. Les secteurs les plus touchés par le phénomène sont ceux relatifs aux douanes, les finances, le trésor, la justice, le secteur informel. Après évaluation de la situation, si le constat établi que le système mis en place présente des vulnérabilités, la suite sera de réfléchir sur les réaménagements qu’il y a lieu de faire. Pour ce fait, les professions telles que les banques et les notaires peuvent en amont faire un travail d’identification permettant de déceler les opérations douteuses. Lesdites opérations seront donc transmises à l’ANIF qui va dans confirmer l’aspect douteux, ensuite transmettre le dossier vers les autorités compétentes, comme l’a déjà ci-haut indiqué Hubert Nde Sambone.
Liliane N.