Le département des services techniques du groupe agro-alimentaire public observe depuis le 18 septembre 2019, un arrêt de travail à Tiko, dans la région du Sud-ouest.
La Cameroon development corporation (CDC) est dans la tourmente depuis près de deux semaines. Les employés du secteur banane, qui subissent de plein fouet la cessation d’activités de l’entreprise, sont entrés en grève. En juillet dernier, d’après leurs déclarations, ils accusaient 12 mois d’arriérés de salaires.
Ceux du département des services techniques de l’entreprise, basé à Tiko, ne sont pas mieux lotis. Et après des arrêts de travail en décembre 2018 et juillet 2019, la tension est de nouveau montée d’un cran. Depuis, le 18 septembre 2019 ils ont rejoint leurs collègues dans le débrayage. Ils disent réclamer en tout 13 mois d’arriérés de traitement salarial.
Dans leur ensemble, rapporte plusieurs journaux dont Eco Matin, les personnels des différents segments d’activités de l’agroalimentaire subissent de plein fouet les conséquences désastreuses dues à la situation d’insécurité dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest.
Si l’on connait les raisons pour lesquelles les employés sont en grève, il est difficile d’avoir une réaction de l’équipe dirigeante de l’entreprise. Aucun des responsables de la CDC joints au téléphone n’entend s’épancher publiquement sur la question. Certains préfèrent juste indiquer sous cape que « nous attendons un soutien significatif du gouvernement ». Lequel soutien, d’après certaines données, serait capital. Des sources internes indiquent en effet que la CDC a subi des pertes de 32 milliards de FCFA depuis le début de cette année.
Pour reprendre ses activités, « la CDC sollicite un financement de 29 milliards de FCFA du gouvernement camerounais dont 7 milliards de FCFA sont nécessaires pour le secteur de l’hévéa, 14 milliards de FCFA pour les bananeraies, 7 milliards FCFA pour les palmeraies. Le reste devrait servir à financer les arriérés de salaires », indiquait Franklin Ngoni Njie, directeur général de la CDC, le 18 janvier 2018.
Le gouvernement camerounais s’est récemment engagé à renflouer les caisses du géant agro-industriel de notre pays, à hauteur de 13 milliards de FCFA. C’est dans cette optique qu’un premier décaissement de 3,7 milliards de FCFA a été débloqué pour le règlement des arriérés de salaires des employés, à 14 mois. Insuffisant face aux attentes de la CDC. Le gap différentiel se fixe ainsi à plus de 26 milliards de FCFA. Obligé de colmater les brèches, le management de la CDC fait face à de récurrents mouvements de grève de son personnel.
Ce nouvel arrêt de travail observé par les employés intervient au lendemain de la reconnaissance par l’Etat du Cameroun, des deux Régions anglophones, comme « zones économiquement sinistrées ». Augurant un plan de refinancement et de relance industrielle. La CDC dispose d’un capital social de 35,7 milliards de FCFA.
Dotée d’espaces cultivables constitués de banane, hévéa et huile de palme sur 42 000 hectares. Elle est, après la fonction publique, le deuxième employeur du Cameroun avec officiellement 22 036 employés temporaires et permanents.
Otric N.