Plusieurs agriculteurs sont engagés dans ce secteur avec pour objectif de produire des tonnes d’avocats et de dégager des bénéfices. Dans la région du Nord en l’occurrence, même si certaines estiment que les conditions climatiques ne seraient pas favorables au développement de l’avocatier, quelques rares seigneurs de la terre se sont lancés dans l’expérimentation de la pépinière de cette plante.
La culture d’avocatiers occupe un pan important de l’agriculture au Cameroun. Elle intéresse davantage les seigneurs de la terre dans la mesure où une plantation peut produire annuellement 10 tonnes d’avocats par hectare. La région de l’Ouest est identifiée au Cameroun parmi les plus grands bassins de production notamment dans la zone de Bamboutos. La spéculation génère des chiffres d’affaires considérables à l’économie nationale. Tenez par exemple, sur le marché les consommateurs déboursent en moyenne 100 à 500 francs CFA pour obtenir un fruit. Les revendeurs quant à eux achètent parfois un sac de 100 kilogrammes d’avocats à 25.000 voire 65.000 francs CFA.
Curiosité : Une femme expérimente la pépinière d’avocatiers dans le Nord
Dans la région du Nord et plus précisément dans l’arrondissement de Figuil, le gain immense que procure cette filière ailleurs, a poussé Mazouyané Sambo, la trentaine révolue à s’engager dans l’expérimentation de la pépinière d’avocatiers. « J’ai observé dans la région du Nord, je n’ai vu aucun avocatier. Je me suis dit pourquoi ne pas expérimenter une pépinière pour voir le résultat. C’est ainsi que j’ai semé les graines, jusque là je constate que les plantes sorties des graines évoluent normalement », déclare-t-elle à l’entame de ses propos.
Cette jeune femme se dévoue au quotidien à l’entretien des plants d’avocatiers auxquels elle tient fermement. « Je les arrose chaque matin et soir comme les autres plantes », nous rassure cette passionnée de la pépinière d’avocatier.
Malgré le fait que certaines personnes lui font savoir que le climat de la région du Nord ne serait pas propice au développement de l’avocatier Mazouyané Sambo ne se décourage pas, elle est convaincue de goûter un jour aux fruits de son dur labeur. « Je sais que si je plante les avocatiers et qu’au bout du temps ils produisent des fruits, j’aurai beaucoup d’argents car les avocats coûtent excessivement chers ici au Nord. Pourquoi je ne vendrais pas aux commerçants qui attendent que les avocats viennent de Ngaoundéré, Bafoussam voire de Yaoundé », espère la jeune dame.
Dans la foulée, nombreuses sont des personnes qui, néanmoins trouve son initiative salutaire. C’est le cas de Mahamat qui dit : « c’est une bonne chose parce qu’ici au Nord, je n’en ai pas vu, sauf à Doumo une zone située dans la région de l’Extrême-Nord à la frontière avec le Nigéria. Même si ces avocatiers ne produisent pas des fruits, ses feuilles seront serviables car elles sont reconnues pour leur utilité dans le traitement des maux de ventre, de la fièvre typhoïde entre autres ».
Dans son processus d’expérimentation, cette dame bénéficie du soutien indéfectible du GIC Watiri dans l’entretien de sa pépinière d’avocatiers. Elle compte collaborer avec des ingénieurs agronomes pour atteindre les résultats escomptés.
La culture d’avocatiers reste donc un secteur prometteur pour peu qu’elle soit investie dans un environnement qui lui est favorable.
Innocent D H