Elle l’est véritablement pour les Populations de la Vallée du Ntem qui, depuis 2017, souffrent mille maux parce qu’elles revendiquent leurs droits après avoir été spoliées de toutes parts.
Le premier ministre, Joseph Dion Ngute, a signé le 05 mai dernier, une note annulant une décision de son prédécesseur Philémon Yang, portant expropriation de 66 340 hectares de terres dans la Vallée du Ntem dans la région du Sud. Cette décision met définitivement un terme au conflit entre l'entreprise Neo Industry SA et l'Etat du Cameroun au sujet de l'expropriation de 66 350 hectares de terres dans la Vallée du Ntem.
« Sont et demeurent rapportées, les dispositions du décret du 11 Août 2016 portant incorporation au domaine privé de l’Etat des terrains nécessaires aux travaux de constitution des réserves foncières aux lieux-dits « Messama », « Meyo-Centre », « Nkoroveng », « Abang-Minko », « Nlono », « Mengama-Nkol-Eton » et « Zaminkam-Nkomayat », Arrondissements de Ma’an, d’Ambam, d’Olamze et de Kye-Ossi, département de la Vallée du Ntem dans la région du Sud et indemnisations des personnes victimes de destruction de cultures… », peut-on lire dans le texte signé par le premier ministre le 05 mai 2021.
C’est en 2012 que le premier contact est établi entre la société Neo Industry SA et les villages établis dans la Vallée du Ntem. Nul n’avait à ce moment été informé de l’expropriation des Populations de leurs terres. Au contraire, l’autorité administrative avait rassuré les uns et les autres, leur promettant que l’implantation de la société annoncée leur apporterait le bien être auquel elles aspirent.
Une excellente nouvelle pour toutes ces personnes qui vivent sans eau, ni électricité et dans une zone dont on évoque l’enclavement en ayant de grands frissons.
Un gros leurre car, en 2017, lorsque le projet commence à prendre corps, les habitants de ces localités constatent que les layons sont placés dans leurs champs et autres, comme le relève ici sa majesté Ondodo-chef traditionnel de Messama I :
« Quand le préfet nous tenait informé ici, il nous avait dit qu’il y aura un espace vital pour nous ; mais quand les responsables de Neo Industrie ont fait la descente sur le terrain, nous nous sommes rendus compte qu’il n’en n’est rien. Certains layons se trouvaient au beau milieu de nos plantations et les bornes caractérisaient le site d’installation du projet… ».
Cependant, tout est bien qui finit bien. Un sentiment qui ressort du message de l’honorable-Docteur Mengue Mezui germain : « Il y a environ un an, nous avons engagé un combat républicain contre des actes administratifs qui ont dépossédé notre département de près de 66.430 hectares au profit des personnes physiques et morales de droit privé.
Nos chefs traditionnels par le truchement des natifs de la vallée du Ntem tous avocats au barreau du Cameroun ont initié un recours gracieux préalable suivi d'un recours contentieux contre ces actes illégaux.
Le préfet de la vallée du Ntem a tenu une réunion de concertation avec toute l'élite de la vallée du Ntem en août 2020 pour étudier ensemble les voies et moyens pour ramener le calme dans notre département.
A la suite du recours en suspension des effets des actes administratifs déposé au tribunal administratif du centre, le président de ladite juridiction a ordonné la suspension des effets des arrêtés du MINDCAF de 2012 et du décret d'indemnisation de 2016.
En ce 11 mai 2021, le premier ministre chef du gouvernement vient d'annuler le décret n° 2016/3294/pm du 11 août 2016.
Je tiens à remercier le Président de la République du Cameroun S.E Paul Biya qui a toujours restauré l'ordre républicain en ordonnant l'annulation des actes qui portent atteinte aux droits des personnes victimes d'injustice et des minorités.
Ma reconnaissance va aussi à l'endroit de tout le peuple Mvae et Ntoumou qui se sont mobilisés comme un seul homme dans le respect de l'ordre républicain pour aboutir à ce résultat qui honore toute la vallée du Ntem.
En ma qualité de Député de la nation, je voudrais sincèrement remercier nos chefs traditionnels qui se sont mobilisés pour porter ce recours devant les instances compétentes.
Comment terminer ce propos sans remercier nos valeureux fils qui, à travers le mouvement défendons nos terres se sont mobilisés comme un seul homme jour et nuit pour mener ce combat ».
Nicole Ricci Minyem