Le bilan est lourd, au sein de la représentation diplomatique à Paris
Après le passage des militants du mouvement pour la renaissance du Cameroun, à l’ambassade de Paris, le bilan est lourd, avec d’importants dégâts matériels. Cependant, l’image qui aura le plus retenu l’attention, est celle de la destruction des photos du Président de la République, Son Excellence Paul Biya. Ils les ont sorti des tableaux accrochés au mûr, déchiré en petits morceaux et, à la place, mais sans utiliser le cadre, ils ont mis celle de Maurice Kamto.
Des manifestations organisées par le leader de cette formation politique, on n’a pas fini d’en parler. N’ayant résolument pu atteindre ses objectifs sur le plan national, il a fait appel à ceux qui lui ont accordé leur voix lors de l’élection présidentielle du 7 Octobre 2018, afin qu’ils commettent ces actes de barbarie et, qu’ils démontrent que le Cameroun n’est plus un Etat gouverné par un Président, qui est en lui-même, une Institution.
Après avoir reçu les images de la réjouissance des activistes au niveau du hall de l’ambassade, nous avons pu avoir le témoignage d’un camerounais, Fotso Christian, qui aurait vécu la scène en direct : « c’est quand nous avons reçu les images des blessures par balle sur Célestin Djamen, maître Ndoki et d’un autre jeune, que les choses ont dégénéré. Certains ont décidé de toucher là où le message peut passer, pour montrer que les camerounais sont fatigués de l’actuel Président de la République. Et, nous avons pensé que c’est à l’ambassade que c’est possible… ».
Ils ont traversé les services de sécurité qui, malheureusement ont été débordé au vu du nombre : « C’est samedi et, habituellement l’ambassade est fermée, nous n’avons pas craint d’être retenu par grand monde. D’autant plus que les français ont leurs propres soucis à gérer… Les gilets jaunes leur donnent du fil à retordre… »
Est-ce cela, la démocratie ?
Il y’a lieu de s’interroger sur la compréhension de ce mot : Démocratie. Le professeur Maurice Kamto, d’après les résultats lus par la Cour Constitutionnelle, a perdu l’élection présidentielle. On ne le dirait jamais assez, tous les acteurs politiques, qui veulent voir le changement au Cameroun, sont tournés vers l’organisation des prochaines élections et, la bataille, comme ce fut le cas il y’a quelques mois, est celle d’inciter le plus grand nombre, à renouer avec la chose politique, en s’inscrivant sur les listes électorales.
Que se passe t –il dans l’esprit du leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun ? A quoi veut – il aboutir, alors que certains, au regard des actions qu’ils mènent, parlent de sa mort politique ? C’est sur les cadavres des camerounais qu’il veut gouverner ? Que restera t –il, lorsqu’ils auront contribué, lui et ses militants, à traîner le nom du Cameroun dans la gadoue ? Croit –il qu’il lui sera attribué le titre de légende, martyr lorsqu’il aura convaincu ses amis de semer le chaos dans le Vert – Rouge – Jaune ?
L’action du président du MRC est d’autant plus curieuse qu’au-delà des rixes verbales auxquelles certains ont pris goût depuis quelques mois, avec un relent de tribalisme, le Chef de l’Etat a réussi à convaincre ceux qui, depuis deux ans, ont semé la mort et la désolation dans deux régions du Cameroun. On s’interroge, sur sa volonté manifeste de vouloir ramener le chaos, en incitant ses camarades à descendre dans la rue, pour semer le trouble et, les faire passer pour des « victimes ».
Tout n’est ni beau, ni rose au Cameroun mais, lorsqu’on a la fibre patriotique, lorsqu’on pense qu’on veut gouverner ce pays, il serait certainement important de s’interdire certaines actions. Et, lorsqu’on parle de jeunesse, quand on veut passer le témoin à cette jeunesse, face à cette boulimie de destruction affichée par le MRC et ses alliés du SDF, il serait peut être important de mieux définir ce vocable.
Nicole Ricci Minyem