Toutefois, l’information relayée à travers les réseaux sociaux et reprises par certains médias, faisant état de négociations avec des sécessionnistes en instance de jugement n’est pas conforme à la réalité des faits
Dans un communiqué rendu public ce Lundi, René Emmanuel Sadi, ministre de la communication explique
« Le Gouvernement reste disponible à rechercher des solutions pacifiques à la crise dans les régions du Nord – Ouest et du Sud Ouest, notamment par le dialogue. Il est par conséquent ouvert aux différents contacts, initiatives et propositions allant dans ce sens, dans le respect de l’unité nationale et de l’intégrité territoriale du Cameroun.
Le Gouvernement lance à nouveau un appel aux groupes armés pour qu’ils cessent les atrocités contre les populations civiles ainsi que la destruction des infrastructures de développement et répondent favorablement à l’offre de paix du Chef de l’Etat, S. E Paul Biya.
Les Forces de Défense et de Sécurité, dans le respect des lois et règlements de ka République, continueront quant à elles à accomplir, avec professionnalisme, leur devoir de protection des citoyens et de leurs biens ».
L’origine de la fausse information
Selon Olivier Temeu, l’histoire commence dans la soirée du 02 juillet 2020
« Le régisseur de la prison centrale est alerté d'un cas suspect de Covid-19 dans un quartier où logent certains détenus poursuivis dans le cadre de la crise des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest. Après vérification avec le personnel sanitaire de la prison, il se trouve que le cas suspect est régulièrement en contact avec les leaders sécessionnistes condamnés à vie car, régulièrement utilisé par ceux-ci dans leurs chambres pour des tâches de ménage.
C'est alors que le personnel soignant de la prison propose au régisseur de faire appel au renfort des équipes spécialisées de prise en charge de Covid-19 de l'hôpital central pour des tests rapides et prise en charge éventuelle.
L'équipe de l'hôpital central arrive sur les lieux quelques temps après en compagnie d'autres autorités prévenues également. La présence desdites autorités a pour but de s'assurer qu'il ne s'agit pas d'un énième subterfuge manigancé par ces leaders sécessionnistes pour tenter de respirer un air de liberté dans le cadre d'une hospitalisation dans les hôpitaux de la ville.
C'est ainsi que l'un des avocats d'Ayuk Tabe, mis au courant de la situation, concocte le stratagème qui a été servi hier à l'opinion. Il propose à son client de simuler les symptômes de Covid-19, question de faire focaliser l'attention sur lui et non sur le cas suspect initialement découvert.
La ruse semble faire son effet. Les autorités sur place, mises au courant qu'Ayuk Tabe présenterait également les symptômes de Covid-19, demandent à le rencontrer en respectant les mesures de distanciation.
Son avocat est présent et évoque alors la question des mesures d'assouplissement des conditions de détention et le cessez le feu recommandé par l'ONU pour des raisons de pandémie de Covid-19.
Les autorités l'invitent à constater que le Chef de l'Etat a déjà suivi ces recommandations en graciant plusieurs détenus. S'agissant du cessez le feu les mêmes autorités lui répondent que les Forces de Sécurité présentes dans les régions en crise assurent la sécurité des populations face aux exactions des terroristes sécessionnistes.
L'avocat d'Ayuk tente d'insister avec l'appui de son client, c'est peine perdue. Les autorités finissent par couper court en lui disant que tel n'est pas l'objet de leur visite, laquelle se situe exclusivement dans un cadre sanitaire.
L'un des personnels de l'équipe médicale qui a prélevé Ayuk Tabe quelques minutes auparavant arrive sur ces entrefaites avec son résultat négatif au Covid-19, confirmé par l'un des tests rapides offerts en don par le Chef de l'Etat.
Confus mais pas découragés, Ayuk Tabe et son avocat construisent donc une déclaration en alléguant une rencontre de négociation avec de émissaires prétendument attribués au Gouvernement. L'avocat publie la dite déclaration sur la page virtuelle de Sisiku Ayuk Tabe, et envoie un message à des correspondants de l'Agence France Presse (AFP) et de Jeune Afrique.
Ces deux organes de presse s'empressent de publier l'information sans vérification préalable. La déclaration fait le tour de la toile, les réseaux sécessionnistes montent au créneau et en profitent pour marteler qu'ils ne reconnaissent plus Ayuk Tabe comme leur leader.
Résultat des courses, La tentative de manipulation de l'opinion nationale et internationale est mise à nu et a échoué à la faveur des recoupements de cette information. La vérité finit par rejaillir. Les réseaux sécessionnistes sont interloqués, le triomphalisme n'a duré qu'un bref instant.
L'avocat d'Ayuk Tabe interpellé pour convaincre de la crédibilité de ses déclarations se faufile. L'AFP et Jeune Afrique embarrassés pour leur crédibilité ainsi mise à mal ne savent plus comment rétropédaler. Ils ont été embarqués dans un tourbillon mensonger et manipulateur par un avocat, celui de Sisiku Julius AyukTabe ».
Nicole Ricci Minyem