Un village du Nord-Ouest du pays a été le théâtre, vendredi, d'une attaque armée qui a coûté la vie à au moins 22 personnes, dont 14 enfants et des femmes, a annoncé l'ONU, dimanche 16 février. De nombreux témoignages ont accusé le gouvernement et les militaires.
Le Nord-Ouest et le Sud-Ouest connaissent, depuis trois ans, des combats meurtriers entre militaires et séparatistes armés. Selon les ONG internationales, ces affrontements, exactions et crimes ont fait plus de 3.000 morts et contraint plus de 700.000 personnes à fuir leurs foyers.
Au regard du bilan macabre de cette attaque à Ntumbo, plusieurs camerounais exigent que justice soit rendue de façon impartiale, quels que soient les auteurs. En effet, joint par téléphone, James Nunan, le chef du Bureau de la coordination des Affaires humanitaires (OCHA) de l'ONU pour les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun, a indiqué que « Les éléments de preuve indiquent que la majorité des victimes (22 au total, ndlr) sont des femmes et des enfants ».
M. Nunan a déclaré que l'incident avait « terrifié » la population locale. « Les personnes avec qui nous avons parlé sont extrêmement traumatisées et ne s'attendaient pas à cela », a-t-il déclaré avant d’ajouter : « Quel que soit le groupe qui a fait cela, il a menacé d'autres violences à venir ». Devant la gravité de la situation dans le village Ntumbo, les habitants espèrent que les responsables seront arrêtés et répondront de leurs actes devant la justice.
Lire aussi : Massacre en zone anglophone : Des hommes armés non identifiés tuent 22 civils dont une quinzaine d'enfants
« Il faut ouvrir une enquête, c’est une obligation, avec des membres de la société civile, du gouvernement, et de l’opposition. On doit savoir qui a fait ça et trouver une solution à cette guerre inutile. Les civils sont les victimes », demande l’avocat des droits de l’Homme Félix Agbor Balla. Le MRC de Maurice Kamto et le PAP de Njang Denis ont condamné ce massacre et exigé qu’une enquête soit ouverte afin de sanctionner les auteurs.
Une attaque assimilable aux exécutions sommaires qui ont eu lieu dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun il y a quelques années. En juillet 2018, une vidéo montrant des soldats exécuter deux femmes et leurs enfants était devenue virale sur les réseaux sociaux. Elle a d’abord démentie par le responsable de la communication de cette époque, Issa Tchiroma Bakary, pour qui la scène se déroulait au Mali.
Après la présentation d’éléments de preuve, des suspects, sept soldats camerounais, ont ensuite été arrêtés. A nos jours, un procès est en cours devant le tribunal militaire et une sanction sera infligée aux responsables en fonction du rôle joué dans cet assassinat.