Ils sont soupçonnés d’être à l’origine de l’enlèvement du Père Jude-Thaddeus Langeh Basebang, missionnaire camerounais, du révérend diacre Placid Muntong, d’un élève claretain Fonde Abel et de leur chauffeur. Selon certaines sources, Ils se rendaient à la paroisse de Munyenge pour apporter une assistance caritative aux victimes de la crise anglophone.
Une autre attaque surprise, sournoise, caractéristique des assaillants d’une ambazonie imaginaire et, qui ont décidé depuis plus de deux ans aujourd’hui, d’instaurer un état de non droit dans cette partie du Cameroun qu’ils estiment leur appartenir. Il ne se passe plus une semaine, sans qu’on entende parler de leurs méfaits et, leurs victimes se recrutent au sein de toutes les couches de la société : élèves, enseignants, responsables de la société civile, autorités administrative et religieuse aujourd’hui…
A l’heure actuelle, il ne serait pas évident d’établir avec exactitude, le nombre de leurs victimes mais, dans les régions du Nord et du Sud-Ouest, tout le monde est sur le qui-vive. Et, c’est conscient de cette réalité que les missionnaires, installés dans cette région, font fî de leur crainte et, s’engagent dans cette œuvre missionnaire pour laquelle ils ont résolu de consacrer leur vie.
Même dans les cas les plus extrêmes, dans certains pays en proie à une guerre violente, l’on a quelquefois vu les différents protagonistes respecter l’habit des moines. Les personnes qui arborent ces tenues sont réputées être neutres et, qui s’attèlent simplement, dans un camp comme dans un autre, d’apporter des soins, de faire acte de charité, de partager l’amour du prochain…
Il est dès lors incompréhensible que depuis le début de la crise sécuritaire dans les zones anglophones, l’Eglise semble paye le lourd tribut d’une crise dont on ignore les motivations profondes. Qu’est ce qui justifie ces attaques ciblées envers les hommes de Dieu, qui ne sont même plus en sécurité entre les murs de leur paroisse.
L’on se souvient qu’après l’assassinat du père Cosmas Omboto Ondari, un missionnaire kényan de 33 ans tué par balles à Kembong, un village situé dans la région du sud-ouest anglophone du Cameroun, le ministre de la défense Joseph Beti Assomo, avait pointé un doigt accusateur vers les séparatistes qui, selon lui ont agi dans le but de porter atteinte à la crédibilité du gouvernement.
Toujours est – il que les attaques constantes des séparatistes ou terroristes envers l’Eglise sont de plus en plus inquiétantes. Cela donne l’impression que à aucun endroit, les populations ne peuvent se sentir en sécurité. Et, la réaction du clergé est attendue. Certes, l’on a vu par ci, par là des messes au cours desquelles les prédications étaient portées vers un cessez le feu, mais, il est évident qu’une position claire, nette, tranchée reste la meilleure option. Peut – être que seuls, les responsables du clergé sont aptes à toute médiation, entre le gouvernement et les sécessionnistes pour que les armes, les meurtres et autres actes barbares cèdent la place à un dialogue franc, inclusif.
Cependant, une question demeure : Face à la bonne volonté et à toutes les actions entreprises par l’Etat pour que la sérénité revienne, sur l’ensemble du territoire national, qui seront ses contradicteurs d’en face ?
Nicole Ricci Minyem