Dans le cadre d’une émission hebdomadaire le Capitaine Cyrille Serge Atonfack Guemo – Chef de la Division de la Communication a fait le tour d’horizon, parlant aussi bien de la pandémie sanitaire que de la situation socio sécuritaire au Cameroun
« Enfin, l’année 2020 s’en va. Il était plus que temps, pourrait-on dire. Et même ces quelques jours qu’il en reste semblent durer une éternité. Car annoncée avec une once de superstition comme l’année de la note par faite, 20/20, 2020 restera dans les annales comme l’une des plus anxiogènes qu’ait connu le monde depuis la fin de la seconde guerre mondiale.
La faute au coronavirus, venu jouer les empêcheurs de tourner en rond, mettant le monde devant ce qui pourrait préfigurer une guerre bactériologique. Ce point de vue pourrait sembler audacieux, ou à tout le moins alarmiste. Mais plusieurs indices concordants permettent de l’étayer. Il ya tout d’abord, le jeu de ping-pong entre acteurs prépondérants de la scène mondiale, au sujet de la cause, l’origine et le point de départ de la pandémie.
Ensuite la rivalité entre ces mêmes acteurs de premier plan qui, plutôt que de mutualiser leurs moyens aux fins de présenter un front uni à cette intrusion virale défrontiérisée, semblent consacrer le gros du temps à s’observer réciproquement, à tester leurs intentions et capacités, se servant bien souvent de la sphère communicationnelle comme d’un champ de bataille.
Notons, les confinements et dé confinements successifs, qui auront servi à la fois de barrière à la propagation de la pandémie, et de test de résilience des tissus économiques, dont certains auront frisé la ruine, après seulement quelques semaines de ralentissement.
Et comment oublier cette espèce de ségrégation capacitaire, traduite par la mise hors-jeu de certaines parties du monde, sur la seule imputation présomptive d’impéritie, et ce bien avant le début de la course de résistance au corona virus.
Il s’agissait de véritables opérations psychologiques destinées à annihiler la volonté des Etats les moins nantis, de s’auto prendre en charge dans la lutte contre le COVID-19.
Au demeurant, le bâclage des protocoles de mise au point et de certification des vaccins, la nationalisation implicite des laboratoires pharmaceutiques, la monopolisation des stocks de produits immunisants, et maintenant, la chasse aux parts de marchés, en Afrique notamment, suscitent des interrogations quant à la sincérité de la solidarité sanitaire internationale.
Sous réserve de l’efficacité des produits vaccinaux proposés, et en considération des mutations quasi trimestrielles du virus, il est certain que les jours à venir seront déterminants pour la sécurité de la planète.
Il est en effet fort à craindre que la persistance de cette pandémie ne vienne à provoquer des remous sociaux, plus ou moins spontanés, en certains points du globe, permettant ainsi à quelconques puissances d’accroître leurs sphères d’influence. En ramenant cette esquisse d’introspection de la gestion du COVID-19 au plus près de nos réalités camerounaises, il est certes vrai que l’on déplore quelques morts.
Et c’est avec une profonde humilité que nous nous inclinons devant la mémoire de nos frères et sœurs, disparus des suites de cette funeste maladie. D’un autre côté, force est de reconnaître qu’à l’épreuve de cette agression virale inattendue, les appareils civils et militaires constituant notre système de santé publique auront accumulé une incommensurable expérience, gage d’une meilleure réactivité, et une tout aussi meilleure efficacité dans le futur.
Par ailleurs, la construction de structures de prise en charge dédiée, et le relèvement de nos plateaux techniques à travers l’acquisition d’équipements de pointe, demeurent des avancées dont la consolidation s’avèrera salutaire en cas de survenue d’une autre agression bactériologique
Au plan de la sécurité dans nos régions troublées par l’activité terroriste, l’on peut relever qu’à l’Extrême-Nord, boko haram est en régression continue, en dépit du nombre à la hausse des intrusions dans nos villages frontaliers, les seuls faits d’armes de la secte fondamentaliste en voie d’extinction se résumant en des incursions de prédation alimentaire, désormais dénuées de toute visée territorialiste. L’état des lieux dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest enregistre lui aussi une importante décrue du niveau de violence, résultat pareillement dû en partie à la mise en œuvre des résolutions du Grand Dialogue National, en partie au professionnalisme de nos Forces de Défense et de Sécurité, avec l’inconditionnel appui des populations dorénavant conscientes de la vacuité, ainsi que des dangers de l’aventurisme séparatiste.
La vitrine la plus parlante de ce retour à la normale, n’est autre que la rentrée scolaire 2020, qui aura drainé beaucoup plus de monde que les années antérieures.
L’intensité des opérations de sécurisation étant à la baisse, l’accent est mis sur les actions civilo-militaires. La reconstruction des infrastructures endommagées par les éléments séditieux, l’assistance aux populations à travers des dons en denrées alimentaires, la multiplication des campagnes de soins de santé gratuits, constituent les principales activités des forces de maintien de l’ordre déployées dans les régions en crise. La sécurité du reste du territoire national n’a pas été négligée, le grand banditisme, les vols de bétail, les enlèvements avec demandes de rançons, les velléités de piraterie maritime, les trafics illicites ayant reçu des réponses appropriées.
Dans ces engagements de tous les instants pour la sauvegarde de la souveraineté de notre cher et beau pays, nombre de nos frères d’armes sont tombés, les armes à la main.
Aux côtés de nos vénérables ancêtres, ils fertilisent de leur chair et de leur sang, la terre nourricière du Cameroun. A ces héros silencieux, le meilleur des hommages à rendre est la poursuite du combat pour la liberté. Ce combat sera poursuivi, aussi longtemps qu’un seul de nos compatriotes éprouvera le moindre sentiment d’insécurité ».
N.R.M