Un mois après la création du comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration (CNDDR), dont mission principale est d'accueillir, et de désarmer les ex- combattants ambazoniens, des redditions n'ont véritablement pas encore été observées dans les régions du nord-ouest et du sud-ouest.
Les sécessionnistes anglophones poursuivent leur activisme sur le terrain. Ce qui suscite des interrogations sur la pertinence de ce comité.
En mettant sur pied le comité de désarmement, le 30 novembre 2018, le Président Paul Biya est passé à une étape supérieure dans la lutte pour la sécurité du Cameroun. Une véritable main tendue aux combattants séparatistes qui tardent à saisir cette opportunité de sortie de crise. Les exactions sont chaque jour un peu plus violents sur les différents champs de bataille, semant terreur et désolation .
Tibah kennedia est une mère de famille qui a dû fuir la zone anglophone pour se retrouver à Yaoundé. C'est en larme qu'elle implore les séparatistes de déposer les armes :
"J ai perdu des gens que j'aime, des amis, des frères. Des familles qui n'ont plus des maisons, qui vivent dans la peur, qui sont frustrées. Même moi je ne sais pas si je vais vivre mais je demande la paix, je ne veux plus de tout ça... Regardez cet homme qu'on a tué, qui va s'occuper de ses enfants ?"
Le CNDDR, à part accueillir et désarmer les ex-combattants, a le devoir de collecter et de stocker les armes et munitions, ne s'est pas encore déployé dans la l'étendue des missions à lui dévolue en un mois d'existence.
Julien Roland Ntsa est chercheur et expert en questions de sécurité, une telle initiative prend du temps à se mettre en place.
"En un mois vous pouvez pas résoudre les problèmes qui durent depuis 2016.
Il faut d'abord assoir les mécanismes pour qu'au delà de ce qui est officiel, que l'officieux puisse faire le travail et que l'officiel ne vienne déclarer que, quand le processus a commencé à éclore. Et puis avec ce genre de processus,dites vous bien qu'il n'est pas bon de faire du bruit "
Le 31 décembre 2018, lors de son adresse à la nation, le president camerounais a rappelé que la situation a trop duré. Paul Biya disait précisait que,
"Si l'appel à déposer les armes que j'ai lancé reste sans réponse, les forces de défense et de sécurité recevront instructions de les neutraliser. Je suis bien conscient en effet de la désolation que ces insurgés infligent aux populations de ces régions. Cette situation ne peut plus durer."
Un propos qui démontre que le Chef de l'État est conscient de la difficulté à ramener en si peu de temps les séparatistes à la raison, au point d'attendre d'eux qu'ils déposent les armes. D'où la nécessité soit d'accélérer le processus en cours en renforçant les moyens financiers et humains mis à la disposition des responsables de cette commission afin d'effectuer un plus grand déploiement de la commission. Soit trouver d'autres stratégies pour amener une véritable accalmie dans la région.
Il est donc urgent d'engager des discussions d'un cessez-le-feu ou d'un arrêt définitif des hostilités, préalables à la réussite de la mission du CNDDR.
Stéphane Nzesseu