L’extrême Nord du Cameroun subit encore des attaques furtives de la secte Islamiste Boko Haram. Malgré les grandes victoires de l’armée camerounaises et de la force multinationale, la menace demeure.
Boko Haram a été considérablement affecté par les multiples actes de riposte des forces armées des pays de la force multinationale qui mènent la guerre contre cette secte islamiste. Même si les ressources de Boko Haram sont très amoindries, il faut reconnaître que la menace est toujours persistante. Les milices de la secte changent chaque jour les stratégies pour conserver une relative capacité de nuisance.
Avant-hier sur le Lac Tchad, Boko haram a expérimenté avec succès une nouvelle méthode d’attaque. Les terroristes ont placé une bombe dans l’eau. Quelques temps après, cette bombe a explosé sous une pirogue à moteur avec à bord des soldats tchadiens. Bilan : 4 morts et 16 blessés.
« Selon les autorités, le mode opératoire, un engin explosif dissimulé dans l’eau, est nouveau. Le groupe armé a adapté son mode opératoire. C’est pour la première fois que les islamistes posent une bombe en milieu aquatique. Une évolution tactique » a expliqué le correspondant de Rfi au Tchad.
Le fait est avéré, Boko Haram n’est pas encore vaincu. Or voici plusieurs années maintenant que les forces armées de tous les pays touchés par la crise (Cameroun, Nigéria et Tchad), continuent de pilonner et de pourchasser les terroristes de la secte djihadiste jusque dans les territoires nigérians. Mais jusqu’ici il faut avouer que les fruits ne sont pas à la hauteur des investissements et des sacrifices consentis par les différents Etats.
De toute évidence, la secte, du fait de sa forte intrusion au sein de la population civile, peut revêtir n’importe quel visage et se déplacer avec une certaine aisance sur le terrain. On se souvient qu’à plusieurs reprises, Boko Haram a utilisé des femmes, des enfants pour mener leurs exactions. Des stratégies qui continuent à être usitées encore aujourd’hui.
Seulement, les actions militaires à l’endroit des citoyens de ces contrées créent un véritable climat de confiance entre les armées et les populations. Et celles-ci réussissent à se transformer elles aussi en agents de renseignement de premier choix pour les militaires. Maintenant que Boko Haram évolue dans ses stratégies, il devient urgent pour les forces de défense d’adapter les techniques de lutte. C’est aussi ça la réalité et la complexité des guerres asymétriques.
Stéphane NZESSEU