Au moins 13 soldats et un policier nigérians ont été tués dans une embuscade tendue par le groupe jihadiste Boko Haram lundi soir dans le nord-est du pays, a annoncé mercredi l'armée nigériane.
«Malheureusement, treize de nos hommes et un agent de police (...) ont payé de leur vie en tentant de s'enfuir de l'embuscade », écrit dans un communiqué le porte-parole de l'armée pour la région du Nord-Est, le colonel Onyema Nwachukwu. Selon d'autres sources médicale et militaire, le nombre de victimes s'élèverait à 18.
Un convoi militaire, partant de Maiduguri, capitale de l'Etat du Borno, se rendant à Damaturu, dans l'Etat de Yobe, a été attaqué aux alentours de 18h30 (17h30 GMT) lundi soir. Les soldats «se sont battus contre les terroristes de Boko Haram qui leur ont tendu une embuscade, a indiqué l'armée. Malheureusement, treize de nos hommes et un agent de police (...) ont payé de leur vie en tentant de s'enfuir», peut-on lire dans un communiqué du porte-parole de l'armée pour la région du Nord-est, le colonel Onyema Nwachukwu.
D'autres sources concordantes citées par RFI donnent un bilan plus lourd de 18 morts. Des sources proches du groupe de l'Etat islamique en Afrique de l'Ouest (ISWAP), l'une des factions de Boko Haram qui cible particulièrement l'armée, affirment qu'il ne s'agissait pas d'une embuscade mais de l'attaque d'une base militaire, située près du village de Kukareta.
L'attaque, qui selon le groupe jihadiste a été menée avec huit camions armés et des combattants en moto, s'est toutefois déroulée non loin de la route entre Maiduguri et Damaturu, forçant les automobilistes à quitter leur véhicule et à se mettre à couvert.
«Les terroristes ont tué 17 soldats dans cette attaque qui a duré pendant plus d'une heure», a déclaré à l'AFP un soldat présent sur les lieux, sous condition d'anonymat. Les attaques sur les cibles militaires sont quasiment hebdomadaires depuis le mois de juillet, certaines faisant une centaine de morts. Des chiffres toujours discutés par l'armée, qui affirme que le groupe jihadiste n'a plus de pouvoir de nuisance dans le Nord-Est du Nigeria.
En 2018, l’armée nigériane a essuyé plusieurs attaques de Boo Haram dans le Nord-Est du pays. La secte terroriste a notamment attaqué une base militaire dans cette région au mois de juillet dernier. Les insurgés ont envahi la base militaire installée aux abords du village de Jakana, à une trentaine de kilomètres de Maiduguri, la capitale de l'Etat du Borno, avant de s'en prendre au poste de police local.
«Des terroristes de Boko Haram dans une trentaine de véhicules ont attaqué Jakana», déclarait dans un communiqué le porte-parole de la police de Borno, Edet Okon. «Des unités de combat de la police (...) ont été déployées en renforts. Les insurgés ont été repoussés avec succès par les forces de sécurité», ajoutait M. Okon sans donner de bilan sur d'éventuelles victimes.
Le leader d'une milice locale engagée aux côtés de l'armée contre Boko Haram, Babakura Kolo, a lui assuré que les assaillants, armés de fusils d'assaut et de lance-roquettes, avaient réussi à prendre le contrôle de la base pendant plus d'une heure avant l'arrivée de renforts militaires de Maiduguri.
Ces attaques rappellent que Boko Haram reste une menace majeure malgré les affirmations répétées du gouvernement selon lesquelles le groupe jihadiste est sur le point d'être vaincu.
Otric N.