Le Pr Mathias Eric Owona Nguini affirme que le Pr Maurice Kamto expose le Cameroun à une guerre civile.
Si Maximilienne Ngo Mbe la Directrice exécutive du Réseau de défense des droits humains en Afrique Centrale (Redhac) trouve que dans sa déclaration du 24 août dernier, Maurice Kamto n’appelle pas à l’insurrection, le Pr Mathias Eric Owona Nguini affirme pour sa part, que c’est pas ce moyen que l’ancien candidat à l’élection présidentielle de 2018 pense accéder au pouvoir. Pour lui, le leader du Mouvement pour la renaissance du Cameroun ne fait qu’exposer le Cameroun à une guerre civile. Le politologue indique que l’avocat agrégé de Droit ne fait que prendre comme prétexte la crise anglophone pour se lancer dans la manifestation et la provocation explosive.
Retrouvez ci-dessous l’analyse du Pr Mathias Eric Owona Nguini
Comment incapable de peser électoralement, le Pr Kamto croit prendre le pouvoir par le raccourci insurrectionnel: les égarements d’un apprenti-sorcier qui expose le Cameroun à une guerre civile.
En politicien empresse, le Pr Maurice Kamto se met derechef dans la peau d’un trublion prêt à tout pour accéder à la magistrature suprême. Fatigué d’attendre le concours pour devenir « bulu», il recourt encore à des manœuvres politiciennes relevant de la surenchère irresponsable.
Ainsi l’éminent juriste conforte son image de politicien sans scrupules cumulant machiavélisme et égotisme pour se créer un couloir vers le pouvoir suprême dont il pense que la tunique présidentielle est taille à sa mesure!
Le voilà évoquant des motivations purement fallacieuses pour recommencer au nom de la légitime capacité de s’opposer le jeu de la provocation abrasive , de la manipulation dolosive et de la contestation explosive en entendant lancer une campagne pour le départ du président Paul Biya, au motif que celui-ci et son appareil gouvernant ne veulent ou ne peuvent résoudre la crise dite anglophone et accepter de négocier un code électoral consensuel.
Les candides que la rhétorique démocratique qu’instrumentalise ce spéculateur politique compulsif séduit, ne mesurent pas le degré d’aventurisme d’une telle initiative essentiellement modelée par une logique ressortissant du bluff.
En effet, pour qui observe la conjoncture politique camerounaise avec attention et sérieux, une escalade peut être fatale compte tenu notamment d’un niveau de crispation identitaire élevé et d’articulation rugueuse de la segmentation communautaire du pays.
Les rivaux et ennemis du régime las d’attendre une alternance électorale qui ne viennent pas, sont tentes de faire du passage en force une solution qu’ils croient commode. Or, il est évident qu’une telle campagne fonctionnera comme une réactualisation du mécanisme de ruse utilise par les aventuriers fanatiques de l’ambazonisme pour créer une crise armée au Cameroun.
Le leader du Mrc s’appuyant sur des réseaux aveugles par le populisme de village, croit qu’il pourrait accéder au pouvoir par la force, avec une incroyable naïveté pour une personnalité de ce calibre intellectuel.
Il dit compter sur le peuple, ce peuple dont il a évité la sanction en fuyant l’épreuve du suffrage universel et qu’il croit conforme à la configuration ethnique dominante de ses partisans, faisant abstraction d’une analyse lucide de la crispation identitaire qui a saisi le jeu politique camerounais.
Le peuple camerounais ne correspond en rien au jeu disperse de ses différents segments et des différentes sections, fractions ou factions qui leur sont lies. C’est comme cela que les apprentis sorciers ambazoniens se sont leurres sur le fait que leur mobilisation sectaire entrainerait une adhésion massive des camerounais venant d’autres foyers camerounais que le Nord-Ouest et le Sud-Ouest.
Leur aventurisme irresponsable a conduit à un cheminement infernal essentiellement traumatique et dramatique pour les couches populaires qui les ont suivis avec ingénuité.
La logique de Maurice Kamto et de ses affidés, c’est de porter le combat pour la conquête insurrectionnelle du pouvoir au cœur de la citadelle-capitale en y inscrivant durablement un mouvement de renversement du pouvoir.
Il faut ainsi ambazoniser Yaoundé mais aussi Douala pour arracher par la force le pouvoir qu’on ne peut obtenir par les urnes en évoquant l’excuse commode de la fraude électorale quand l’inconsistance criarde des machines politiques concurrentes du bloc gouvernant saute à l’œil.
En opérant de la sorte, le chef du parti-tontine escompte un bain de sang qu’il pourrait exploiter à l’international contre les gouvernants en faisant croire avec un cynisme remarquablement hypocrite qu’il ne s’agit que d’une démarche pacifique de contestation.
C’est un aventurisme politique complètement irresponsable. Seulement à force de jouer avec le feu, les mrcistes doivent se préparer à en subir les conséquences. Ils sont avertis…