Ce qui ne peut être toléré à l’échelle d’une famille, ne saurait l’être à l’échelle d’un pays. Dans nos familles, il existe très souvent deux catégories d’enfants : ceux turbulents, toujours prompts à désobéir pour réclamer plus de liberté par exemple et ceux qui usent de patience, de tact et de finesse pour la conquérir… Si je reconnais volontiers, qu’assez fréquemment, les actions des premiers font bouger relativement vite les lignes, ou du moins font prendre conscience aux parents de la présence d’un malaise, il n’en demeure pas moins qu’ils sont ceux-là aussi qui paient le prix fort. Si avec les nouveaux parents, pseudo modernité aidant, ce qui précédemment dit peut être relativisé en ce sens qu’ils sont plus laxistes et c’est un euphémisme, avec les anciens, la plupart de ceux qui nous gouvernent encore, c’est la règle. La remise en cause effrontée de leur autorité, des règles établies ne se solde presque jamais par un non-lieu quelles que soient les suites qu’ils accordent aux revendications de leurs enfants. De notre point de vue, cette affirmation de l’autorité parentale est salutaire pour la stabilité de la cellule familiale et même pour sa survie. Ne rien faire pour un parent en cas de désobéissance à une règle établie c’est ouvrir la porte à l’anarchie et donc à la ruine. Une illustration parfaite de ceci est le nombre de familles dysfonctionnelles sans cesse croissantes que nous rencontrons au quotidien. L’impact négatif sur la société se fait ressentir chaque jour. Et lorsque je pense qu’ailleurs l’on ne cesse de diluer cette autorité, j’en viens à m’interroger sur les visées réelles de ceux qui promeuvent cela…
Le Cameroun a ses enfants turbulents. Leurs moyens de revendication privilégié sont la désobéissance, la contestation, la confrontation. L’on est souvent tenté de croire que lorsqu’ils utilisent des moyens normaux pour se faire entendre, ils font quelque chose de contre nature. Pour eux, être écoutés semble-t-il n’est synonyme que de voir la moindre de leur requête aboutir en temps et en heure soit-elle la plus farfelue. Du moment où ils estiment leurs revendications fondées, peu leur importe toutes les autres considérations. Ces derniers, comme ce fut le cas il y’a quelques jours, sont souvent encouragés dans leur balourdise par des politicards sans réelle envergure et par certains quidams, bien planqués dans certains médias et qui eux, malgré les occasions à eux offertes de s’illustrer dans la désobéissance qu’ils appellent de tous leur vœu pour créer le KO n’ont jamais fait montre de la moindre once de fierté et de courage. Ce que ces enfants turbulents et désobéissants ainsi que leurs supporters font semblant d’ignorer est que jusqu’ici au Cameroun, nous ne sommes pas encore à l’ère de l’enfant roi qui dicte ses conditions à ses géniteurs. Ces derniers sont encore ceux-là, stricts et rigoureux, desquels on obtient que très difficilement les choses par la force. Et d’ici à ce que les choses changent avec la venue de nouveaux dirigeants, pseudos modernes, laxistes, permissifs, les effrontés comme eux continueront à payer un lourd tribut pour leurs transgressions.
Cependant, il ne serait pas juste de ne les vouer qu’ainsi aux gémonies car il faut de tout pour faire un monde. Leurs actions ont leur importance mais qu’ils sachent que pour autant, ni nous leurs frères, ni les dirigeants, nos parents n’accepterons qu’ils fassent sombrer la famille. Désobéissez comme vous incite à le faire certains sous le fallacieux prétexte que tout ce qui a été acquis au Cameroun comme libertés n’a été que le fruit de la lutte mais acceptez aussi payer le prix. Pour rappel, désobéir est le fait de s'opposer, se rebeller, résister, se révolter et par extension le fait de contrevenir; enfreindre, transgresser, violer. L’ayant fait, la promptitude à assumer ses actes doit être l’attitude qui doit prévaloir ; la vie de héros, l’histoire nous l’enseigne, n’est pas une balade de santé.