« … il a été convenu qu’en attendant la publication, d’ici le 15 janvier 2019, de la circulaire sur l’exécution du budget, les prix des boissons restent inchangés… »
Luc Magloire Mbarga Atangana, Ministre du commerce, le 27 décembre 2018.
Telle était la quintessence du communiqué de Luc Magloire Mbarga Atangana, sanctionnant, le 27 décembre 2018, la réunion de concertation tenue avec l’industrie brassicole nationale à Yaoundé. Le soulagement chez de nombreux amateurs de bière en particulier était perceptible bien que demeurait à l’esprit la question essentielle marquée d’angoisse : À quelle sauce seront-ils mangés après le 15 janvier ? Il faut dire qu’à ce jour, rien de substantiel au sujet de cette future augmentation du prix de la bière n’a filtré et les supputations vont bon train.
Certains consommateurs rencontrés, visiblement résignés, en sont presque à implorer la clémence de « l’Etat » qui selon eux n’aurait pas de « cœur » ne tenant pas compte de la faiblesse du pouvoir d’achat et qui voudrait ainsi leur enlever la seule chose leur permettant de se « sentir bien » eux aussi. À la question de savoir comment ils feront pour continuer à « se sentir bien » si d’aventure l’augmentation est conséquente toute chose de nature à ne plus leur permettre de boire autant de bières qu’ils le faisaient en une journée, la réponse me fit froid dans le dos : « Ah ! On va se rabattre sur les sachets. Si on a même 1000 F et que la bière coûte 800 F, on va compléter avec deux sachets dedans… ». Fichtre !
En voulant faire d’une pierre deux coups, c’est-à-dire consolider ses sources de revenus fiscaux et réduire la consommation d’alcool, objectif louable en soit, le gouvernement camerounais, si nous nous en tenons au raisonnement tenu par mes quatre comparses, ne va-t-il pas créer un problème de santé publique en particulier dans la catégorie laborieuse, jeune et fortement alcoolisée de notre population ? Ou alors les arbitrages n’ont pas permis de faire autrement ?
Rappelons-nous que les rumeurs les plus folles au sujet de cette future augmentation ont débuté avec la proposition de la loi de finance 2019 et plus tard son adoption par le parlement. La réduction de l’abattement sur le prix qui sert de base au calcul du droit d’accise sur ces produits de 20 à 10% ainsi que l’instauration d’un droit d’accise spécifique sur les emballages des bières et des boissons gazeuses, pour un montant de 15 FCFA par emballage ont tôt fait de faire voir à certains camerounais, une répercussion directe de l’augmentation de ces charges pour l’industrie brassicole sur les prix.
Chacun y allait de son pronostic en fonction de son ressenti. Etait annoncé ici une augmentation de 200 FCFA ; là, une autre de 100 FCFA… Si l’on peut comprendre l’inquiétude des uns et des autres, il convient de leur dire, du moins à la franche la moins avisée que les répercussions sur les prix des charges d’une entreprise ne sont pas aussi automatiques et qu’elles répondent à un certain calcul économique qui permet à l’entreprise d’arbitrer entre ses exigences de rentabilité et celles de compétitivité (…) Par ailleurs, les pouvoirs publics ont un contrôle sur les prix (…)
A ceux qui se morfondent redoutant la future augmentation, nous disons rien ne sert donc de se mettre dans tous ces états. La loi a été votée et cette augmentation quoi qu’on fasse surviendra. Je ne la pense pas conséquente mais quoi qu’il en soit, Plus que neuf jours, Soyons patients, nous saurons. Pourquoi seulement la bière ? Allez savoir !