La nouvelle est tombée comme un couperet le 29 novembre dernier et, même si certains avaient depuis de longs mois envoyés des signaux forts du retrait de la compétition au Vert – Rouge – Jaune national, les camerounais dans leur grande majorité réfutaient cette idée.
Ils l’ont manifesté après la conférence de presse donnée par le président de la confédération africaine de football. De partout, l’on a pu lire les messages d’indignation, d’humiliation et certains ne parvenaient même pas à croire que cela ait pu arriver au pays de Albert Roger Milla, Omam Biyick, Kana Biyick, Eugene Ekeke, Rigobert Song Bahanack et bien d’autres qui ont fait briller à la face du monde, cette discipline considérée comme le sport roi au Cameroun. La position du gouvernement était donc attendue avec grande impatience.
Et, elle est arrivée en ce samedi après-midi. Les rayons de soleil arrosaient de leur chaleur, les habitants de la capitale politique camerounaise lorsque le ministre de la communication, Issa Tchiroma Bakary, a fait une déclaration devant les hommes des médias, de la presse nationale et internationale.
« Le Cameroun est surpris de la décision prise par la Confédération Africaine de Football : Le Gouvernement de la République du Cameroun a pris connaissance avec consternation de la décision du Comité Exécutif de la CAF réuni à Accra le 30 novembre 2018, de retirer au Cameroun l’organisation de la CAN 2019. Cette décision étonnante à plus d’un titre, ne rend assurément justice ni aux investissements colossaux consentis par notre pays et qui se traduisent aujourd’hui par de belles infrastructures modernes visibles de tous, ni à l’engagement déterminé du Chef de l’État et au Peuple camerounais à déployer les efforts nécessaires pour abriter en 2019, une fête éclatante du football africain. Force est de constater que notre pays a fait l’objet dès le départ, dans le cadre de ce dossier, d’un traitement qui ne peut que susciter des interrogations. Face à cette injustice flagrante, le Gouvernement de la République demande au Peuple camerounais de garder toute sa sérénité et de ne pas céder à la tentation des polémiques stériles. Le Cameroun n’a pas démérité. Il le prouvera à la face du monde en poursuivant avec la même détermination, la construction de ces belles infrastructures qui appartiennent au Peuple camerounais et en les achevant à bonne date, ainsi que s’y est engagé le
Chef de l’État. Il y a néanmoins lieu de souligner que le football africain ne pourra se hisser au niveau de celui des continents plus avancés, sans le respect d’une certaine éthique. Notre pays, qui a écrit certaines des pages les plus belles du football africain, continuera à œuvrer sans relâche, de concert avec les autres pays africains et les instances internationales du football, au développement du football de notre cher continent ».
La décision de la Confédération Africaine de Football est à déplorer parce que comme l’a relevé le ministre de la communication, le Cameroun est une grande nation de football. Il n’en reste pas moins que les leçons doivent être tirées et, la première, pourrait être de refaire le casting des nominations dans certains départements ministériels, dont le ministère des sports et de l’Education Physique.
Comment ne pas faire le rapprochement avec certains faits sombres de ce football et, la présence de celui qui est à la tête de ce département ministériel actuellement ? Faits curieux relevés par notre confrère, Christian Lang :
Il était ministre des Sports quand le CIO avait infligé une amende pécuniaire au Cameroun pour avoir défilé avec les insignes politiques aux JO de Sydney en 2000.
Il était ministre des Sports en 2004 quand la FIFA nous a retranché 6 points avant le début des éliminatoires de la Coupe du monde 2006.
Le Cameroun était sanctionné pour avoir arboré le maillot en Un, lors de la phase finale de la CAN en 2004. Heureusement qu'après un recours gracieux introduit par le gouvernement la Fifa avait annulé sa sanction. Mais les Lions indomptables ne s'étaient pas qualifiés pour la Coupe du monde Allemagne 2006.
Il est ministre des Sports en 2018 quand la CAF nous retire l'organisation de la CAN 2019 en nous promettant celle de 2021 parce que nos stades ne seront pas prêts le jour dit.
A méditer.
Nicole Ricci Minyem