L'ancien vice-président de la Fifa Jack Warner a reçu hier jeudi 11 juillet, l'ordre d'un juge fédéral américain de verser 79 millions de dollars (soit environ 43 milliards 450 millions de Fcfa) d'indemnités dans le cadre d'une procédure civile. Le juge William Kuntz a statué par défaut car celui qui a également été patron de la confédération CONCACAF (regroupant les fédérations d'Amérique du Nord, d'Amérique centrale et des Caraïbes) n'a pas contesté mardi les faits lui était reprochés dans le cadre de poursuites lancées au civil en 2017.
En effet, Jack Warner était accusé d’avoir détourné plusieurs millions de dollars de la fédération régionale, notamment en acceptant des pots-de-vin lors de la négociation de contrats de droits télévisés pour des événements de la CONCACAF ou lors du vote au niveau de la Fifa pour l’attribution de la Coupe du monde de 2010 qui s’est déroulée en Afrique du Sud. Apprend-on des médias internationaux.
La CONCACAF entend viser les actifs de M. Warner pour récupérer cette somme, a indiqué un avocat. L’ancien dirigeant, aujourd’hui âgé de 76 ans, a été débarqué dès 2011 pour des soupçons de corruption et inculpé par la justice américaine en mai 2015. Selon la FIFA, « cette décision avait été prise sur la base des enquêtes effectuées par la chambre d’instruction de la commission d’éthique, consécutives au rapport d’enquête portant sur la procédure de candidature à l’organisation des éditions 2018 et 2022 [respectivement à la Russie et au Qatar] de la Coupe du monde. »
L’acte d’accusation de la justice américaine affirmait en outre que M. Warner avait reçu 10 millions de dollars du gouvernement sud-africain en échange de trois voix en faveur de l’organisation de la Coupe du monde en Afrique du Sud en 2010. De plus, le département de justice avançait que « M. Warner avait entre autres sollicité et obtenu des pots-de-vin dans le cadre du processus d’attribution pour la Coupe du monde 1998 ».
Les fils de Jack Warner, Darryl et Daryan, avaient plaidé coupable en 2013 devant les autorités américaines, reconnaissant avoir bénéficié de versements illégaux de plus d'un million de dollars sur des comptes bancaires.
De son côté, M. Warner crie son « innocence » et jure qu’il n’a rien à se reprocher. Les Etats-Unis réclament son extradition de Trinité-et-Tobago, son pays d’origine où il vit depuis son expulsion à vie de la Fifa en 2015.
Danielle Ngono Efondo