Pour les évêques, le tribalisme nuit gravement à la cohésion sociale, à la poursuite du bien commun et instaure une ambiance de méfiance, de suspicion et de peur en particulier chez les maillons les plus fragiles de la société.
Face à la montée du tribalisme et des discours haineux au Cameroun, la conférence épiscopale nationale a invité, dans une lettre pastorale signée mardi 10 décembre 2019, les chrétiens et tous les hommes de bonne volonté à la fraternité nationale.
S’appuyant sur l’évangile de Saint-Matthieu au chapitre 23, verset 8 à 9, les évêques du Cameroun l’ont rappelé à tous les chrétiens et aux hommes de bonne volonté mardi, 10 décembre 2019 à Yaoundé, dans une lettre pastorale sur la fraternité nationale.
Cette correspondance lue au nom de ses pairs par Mgr Abraham Bouallo Kome, président de la Conférence épiscopale nationale du Cameroun (CENC), évêque de Bafang par ailleurs administrateur apostolique du diocèse de Bafia, déplore la dégradation croissante et préoccupante du climat social au Cameroun, commente Cameroon Tribune.
« Au vu des évènements qui font l’actualité dans notre pays ces derniers temps avec l’escalade de la violence sous toutes ses formes, nous nous sentons dans l’obligation de nous adresser à nouveau à tous les Camerounais, aux chrétiens, et aux hommes de bonne volonté sur les conséquences de la montée en puissance du tribalisme dans notre pays », disent les prélats.
En s’inspirant des Saintes Ecritures, les évêques du Cameroun déplorent la mise à contribution des médias, réseaux sociaux qui répandent avec rapidité et une efficience sans précédent des débats d’acteurs politiques, universitaires et des leaders d’opinion. Parce que ces derniers très souvent sèment le trouble et la confusion dans l’esprit des citoyens, stigmatisent et appellent au rejet, voire à l’extermination des autres qui ont pour seul crime le fait d’appartenir à une tribu ou région.
« A travers des séances de lynchage médiatique bien préparées, ils tentent de faire de leurs ennemis politiques et idéologiques, les ennemis de tout le peuple, comme Saül l’a fait à l’encontre de David. A y regarder de près, ces affrontements en eux-mêmes sont le fruit de l’égoïsme, de l’avidité et de la soif du pouvoir à conquérir ou à conserver à tout prix comme ce fut le cas pour le roi Hérode », poursuivent-ils.
Pour les évêques, le tribalisme nuit gravement à la cohésion sociale, à la poursuite du bien commun et instaure une ambiance de méfiance, de suspicion et de peur en particulier chez les maillons les plus fragiles de la société. En plus sur le plan économique, ce fléau détériore le climat des affaires et porte un à l’économie nationale.
C’est pourquoi, ils invitent chacun à un examen de conscience et c’est ce qui justifie leur adresse aux agents pastoraux, autorités publiques, responsables et leaders de la société civile et politique, à la diaspora, aux hommes des médias et activistes des réseaux sociaux, aux parents premiers éducateurs, aux jeunes, aux fils et filles du Cameroun. Ceci dans le but de travailler ensemble à la construction d’un Cameroun fraternel et pacifique.
Liliane N.