Dans une lettre ouverte mise à la disposition des médias il y’a quelques heures, le prêtre jésuite annonce en outre, l’implémentation dans les prochains jours, d’un « Front du Non aux élections ».
« En allant voter ce jour-là, vous êtes complice de ce viol. C’est pourquoi je ne voterai pas le 09 février prochain. Je resterai chez moi en solidarité avec nos compatriotes du NO/SO meurtris par une violence inutile qu’on aurait pu éviter. En effet, cela fait plus de 25 ans que le SDF, l’UDC, l’UPC et autres accompagnent le RDPC aux élections législatives et municipales pour ensuite se contenter de quelques dizaines de sièges distribués à quelques cadres du partis, surtout aux fondateurs.
Quelles leçons en tirer ? Les mêmes causes produisant les mêmes effets, le SDF, l’UDC et autres ne participent pas à ces élections pour les gagner et changer le Cameroun mais pour les miettes qui tomberont de la table du RDPC. Ça, tout le monde le sait. On me dira que qu’on vote ou pas le RDPC fera son braquage électoral, s’octroiera la majorité à l’assemblée nationale et confisquera le plus grand nombre de mairies, puisqu'ils contrôlent le système électoral de bout en bout.
Et c’est vrai. Raison de plus pour ne pas aller voter ! Mieux vaut que le RDPC fraude seul qu’avec la bonne conscience de notre complicité. Et puis, avec ce qui se passe dans le NO/SO, c’est très égoïste de participer à une élection en sachant pertinemment qu’elle sera truquée et qu’elle ne permettra pas de sécuriser une marge de manœuvre suffisante pour infléchir la situation. Dans une telle situation, chacun doit pourvoir regarder Dieu dans les yeux et se demander s’il est normal de prendre part à une élection à laquelle ne participeront pas les compatriotes du NO/SO. Quel est mon sens de l’humain ? Est-ce que la dignité de mes compatriotes du NO/SO compte ? Aller voter le 09 février c’est manquer de respect pour les souffrances et sacrifices de nos compatriotes anglophones.
Alors, les pseudo-élections du 09 février sont une occasion d’or pour la coalition de toutes les forces progressistes afin d’infliger une leçon d’humanisme au système RDPC qui nous mène en bateau depuis 1982. C’est pourquoi, le front du NON aux élections doit s’organiser pour une mega ville morte le 09 février 2020. Ils tricheront certes mais pas avec la satisfaction de notre participation. La consigne est simple : Faites vos provisions le moment venu et restez chez vous le 09 février en solidarité avec nos compatriotes anglophones.
Après l’implosion proche du système Biya, le Cameroun n’échappera pas à une période de transition qui permettra de reformer les institutions, de guérir les blessures, de reconstruire le tissu social et de remettre le Cameroun sur les rails. Le seul problème est que seul Dieu maîtrise le timing de cette déconfiture. Le fruit est pourri mais seul Dieu sait quand il tombera de l’arbre… ».
N.R.M