L’avocate des droits humains lance une alerte en direction de la première dame du Cameroun. Elle souhaite que l’épouse du Chef de l’Etat rappelle au Président de la République que Madame Ahidjo attend toujours de rentrer en possession de ses droits en tant qu’épouse de Chef de l’Etat.
L’avocate des droits de l’homme revêt sa cape de superwoman et décide de voler au secours de l’épouse du précédent Chef de l’Etat du Cameroun, Mme Germaine Ahidjo. Celle qui jouait hier encore le rôle de Chantal BIYA auprès du Président de la République du Cameroun est aujourd’hui abandonné à elle-même.
Exilée au Sénégal avec son époux depuis 1983, elle n’a jamais regagné officiellement son pays d’origine le Cameroun. On se souvient qu’il y a quelques semaines des informations de sources fiables donnaient de savoir que le Président Paul BIYA avait ordonné que l’ambassade du Cameroun à Dakar produise le passeport de Madame Germaine Ahidjo.
Aujourd’hui, Me Alice KOM demande que la République du Cameroun n’oublie pas Germaine Ahidjo. « Elle est encore vivante et est de plus en plus fatiguée. Il faudrait lui permettre de terminer ses jours dans des conditions nobles ». Faisait savoir l’avocate au barreau du Cameroun ce lundi matin au micro d’ABK Radio (une radio émettant depuis Douala).
Au cours des explications qu’elle donne sur les motivations d’une telle procédure, Me Alice KOM donne de savoir que des procédures sont en cours au Cameroun pour permettre à la première Dame Germaine Ahidjo de rentrer dans ses droits. En effet, des lois prévoient qu’en sa qualité d’épouse de Chef de l’Etat elle a droit à une pension vieillesse à laquelle elle n’a jamais eu droit.
Or le gouvernement de Yaoundé n’a pas totalement oublié la famille Ahidjo. Puisque sa fille a bénéficié de la confiance du Chef de l’Etat. De plus, en passant par l’épouse de Paul BIYA, Me Alice KOM espère que même dans les quatre murs de leur maison, Chantal BIYA pourrait souffler à son tendre époux qu’il faut qu’il donne des instructions pour qu’une première dame et une mère de famille comme elle puisse entrer en possession de ses droits. Question d’améliorer ses conditions de vie. Bien que Chantal BIYA n’ait pas de responsabilité administrative ou politique, son lobbying auprès de son époux pourrait sauver la vie à Germaine Ahidjo.
Voici l'intégralité de la lettre de Me Alice Nkom à Chantal Biya
Objet: plaidoyer pour le paiement des droits de pension de ta maman Germaine Ahidjo en qualité de veuve d'ancien président de la république.
Ma fille chérie,
C'est ta petite MUM qui, après moult réflexions et surtout n'ayant aucun moyen de relaie pouvant me conduire à toi a décidé de te faire tenir cette brève correspondance, avec l'espoir que tu la liras avec le cœur.
Ma fille,
Je viens te parler de ton autre maman, Germaine AHIDJO, première dame du Cameroun, épouse de feu le Président Ahidjo, exilée depuis toujours à Dakar au Sénégal où repose son tendre époux. Je viens te solliciter et surtout interpeler ta fibre maternelle, toi ma fille et fille de Germaine afin que tu voies dans quelle mesure intervenir et faciliter le paiement de ses droits bloqués depuis toujours au Cameroun sans que l'on ne sache les véritables raisons qui entretiennent cette injustice.
Ma fille,
Ta maman Germaine est aujourd'hui très malade. Le poids de l'âge s'ajoutant, elle traverse des moments extrêmement difficiles. Sous le poids d'un âge avancé, elle vit ses derniers jours sur cette terre et porte en elle l'amertume de n'avoir jamais perçu un seul FRANC CFA de ce qu'elle devrait avoir en sa qualité d'ancienne première dame du Cameroun. Les amis de son défunt époux qui subvenaient à ses problèmes n'étant plus aux affaires, elle se retrouve aujourd'hui esseulée, sans ressources et malade sans en disposer des moyens conséquents pour pouvoir se prendre pleinement en charge.
Ma fille,
Je m'adresse surtout à toi parce que tu es une femme et tu es une mère. Ce que ta maman Germaine traverse aujourd’hui pourrait bien t'arriver demain car, nul ne peut prédire avec exactitude de quoi demain sera fait. Aucune situation n'est permanente. Tout ce que nous devons faire c'est de travailler à conditionner favorablement ces situations d'avenir auxquelles nous pourrions être confrontées. J'ai personnellement entrepris depuis des années plusieurs contacts, médiations et autres négociations avec l'espoir de voir aboutir ce dossier. Aujourd'hui, sans être parvenu à cet objectif, je suis à bout de force.
Je ne sais plus à quel saint me vouer. C'est fort de cet essoufflement que je viens vers toi ma fille, notre fille, afin que ce dossier te révolte au plus profond de toi et suscite cette indignation qui j'espère t'amènera personnellement à t'impliquer dans le paiement des droits de ta maman Germaine. Au moment où chaque jour qui passe la rapproche de plus en plus vers l'éternité empruntée par son tendre époux il y'a 31 ans, je te supplie ma fille de contribuer hâtivement à aider ta maman Germaine à se décharger de cette colère de n'avoir pas perçu ce qui lui revient depuis très longtemps, et d'être celle par qui elle pourra renouer avec quelques instants de bonheur avant qu'elle ne rejoigne son époux dans l'au-delà.
Ma fille,
Le temps presse ! Il faut faire vite. Je t'en supplie. Redonne du sourire à ta maman. Prends ce problème à cœur et résouds le ! Je crois en toi, et je sais que si tu le veux, tu le peux. En redonnant du sourire à ta maman bien qu'elle soit à l'épilogue de sa vie, ta bénédiction ne sera que plus grande.
Ta maman qui t'aime !
Stéphane NZESSEU