Une thématique qui cadre avec la crise sanitaire qui sévit dans le monde à l’heure actuelle et qui démontre, au fil des semaines que les solutions pour en venir à bout se trouvent dans la nature.
Et c’est dans la même logique que le Cameroun s’est joint au reste du monde, pour commémorer cette édition. Aucune manifestation publique n’a été prévue ce jour. Cependant, Hélé Pierre, ministre de l’Environnement, de la protection de la Nature et du Développement durable tient à faire passer ce message : La biodiversité, grâce à sa forte variété des êtres vivants sur la terre, reste la solution thérapeutique idoine, qui devrait être exploitée par la médecine mondiale, afin d’en venir à bout de cette pandémie.
Un message partagé par la Directrice Générale de L’Unesco
« Cette année, alors qu’une pandémie sans précédent frappe le monde depuis plusieurs semaines, ces journées offrent l’opportunité de rappeler une nouvelle fois que seule une démarche transversale et ambitieuse peut permettre de construire un avenir plus durable du point de vue écologique.
De ces trois piliers, c’est sans doute la question de la biodiversité qui a été la plus évoquée au cours de ces dernières semaines de confinement généralisé. Le repli vers la sphère intime et la désertion de la plupart des espaces publics ont temporairement brouillé le partage de l’espace entre l’être humain et les autres espèces. On a ainsi vu des animaux inhabituels déambuler en ville, des espaces naturels entiers être réinvestis par des espèces qui ne se cachaient plus pour nicher et se perpétuer.
En sortant des marges invisibles à laquelle on la condamne habituellement, la nature a pendant un temps semblé reprendre son territoire. En nous donnant à voir dans un temps limité ce que nous peinons habituellement à percevoir, cette parenthèse confinée nous a rappelé, par contraste, ce que le Rapport mondial de la Plate-forme scientifique intergouvernementale sur la biodiversité et les services éco systémiques (IPBES), publié il y a un an à l’UNESCO, disait déjà: le monde du vivant s’efface et les maladies infectieuses proliféreraient sur cette disparition.
Cette disparition nous menace directement: le tissu vivant qu’est la biodiversité ne nous est pas étranger, de lui dépendent notre alimentation, notre santé, notre bien-être.
Cette pandémie doit donc nous engager à nous penser dans ce tissu d’interdépendances et à nous mobiliser plus encore afin de nous détourner de la trajectoire destructrice dans laquelle nous sommes engagés.
Des solutions existent. L’UNESCO les recense, les analyse et surtout les fait connaître: une rencontre en ligne aura ainsi lieu ce 22mai, pour faire entendre tous les savoirs, toutes les connaissances qui s’élaborent aux quatre coins du monde, au sein du Réseau mondial des réserves de biosphère, des sites du patrimoine mondial, du réseau global UNESCO ou dans des communautés autochtones qui ont tant à nous apprendre sur un autre rapport au vivant.
En cette Journée internationale de la diversité biologique, formons donc le vœu que cette crise sanitaire donne une impulsion décisive à la protection de la biodiversité et faisons plus que jamais nôtre cet aphorisme d’Édouard Glissant, «agis dans tonlieu, pense avec le monde ».
En rappel, la biodiversité au Cameroun est riche car, elle se situe au 4ème rang africain pour la flore et au 5ème rang pour la faune. Elle est abondante et caractérisée par une diversité d’espèces florales et fauniques.
Nicole Ricci Minyem