Le débat a été lancé par Dieudonné Essomba sur sa page Facebook, au moment où des Camerounais, de plus en plus nombreux, sont obligés de passer des mois entiers avec ce « reçu » qu’ils sont tenus de présenter partout où ils vont et qu’ils doivent en permanence renouveler au risque de se faire interpeller lors des contrôles de postes de gendarmerie et de police.
Sa tribune
« C’est avec les récépissés des cartes d’identité que le Cameroun dévoile à la face du monde la nature totalement défectueuse de son fonctionnement.
C’est l’Etat qui est en charge d’établir les cartes d’identité. Ce n’est pas le citoyen.
Et pour faire sa carte d’identité, le citoyen doit confectionner un interminable dossier, qui comprend le certificat de nationalité à obtenir auprès d’un tribunal, ce qui prend souvent 2 semaines avec 2500 FCFA et dans des conditions généralement pénibles puisque les services sont engorgés.
Il doit également faire une copie de son acte de naissance et se présenter dans un commissariat avec 6.000 FCFA.
La police va lui établir un récépissé qui joue le rôle de carte d’identité provisoire, d’une durée de 3 mois. Dans la norme des choses, l’Etat est tenu de lui rétablir la carte dans les 3 mois qui suivent.
Mais ce n’est pas cela qui va se passer. Les services de l’Etat étant défaillants, la carte d’identité ne sortira pas.
Et ce sera le lieu pour la police de soumettre le citoyen à une véritable corvée qui s’apparente en une mise en surveillance judiciaire, puisqu’on lui impose d’aller au commissariat renouveler son récépissé tous les 3 mois !
Et les policiers camerounais dont on connaît la piètre moralité vont en profiter pour harceler le citoyen, car au moindre retard, ils en profitent pour lui tordre la main et lui arracher l’argent pour défaut de carte d’identité !
Autrement dit, les défaillances de l’Etat ne sont plus imputées à l’Etat, ni à ses agents, mais au citoyen !
L’Etat ayant été incapable de m’établir la carte d’identité à temps, c’est ma faute ! Donc, je dois me soumettre à la corvée d’aller au commissariat tous les 3 mois ! Un contrôle judiciaire en somme !
Il faut arrêter avec ça !
Aucun pays ne peut jamais évoluer avec ces pratiques qui entretiennent l’image d’une administration corrompue, même quand cela n’est pas nécessaire »!
N.R.M.