C’est le médicament le plus recommandé en ce moment par l’OMS comme traitement en première ligne pour le VIH/SIDA. Seulement, les études disponibles pour le moment sur les effets secondaires de ce médicament démontrent clairement qu’il crée une sérieuse déformation du fœtus chez les femmes enceintes et bloque la procréation chez celles qui désirent concevoir.
C’est le témoignage d’une patiente atteinte du VIH qui nous met la puce à l’oreille. En effet, cette dernière s’est rendue ce mardi 03 novembre 2020 à l’Hôpital de district de Deïdo (Douala - Cameroun) pour entrer en possession de son traitement habituel.
Seulement son médecin lui propose un nouveau médicament pour le traitement de première ligne contre le VIH. Et la patiente de répondre, « Je lui ai demandé ce qu'il contenait comme principe actif. Bien évidemment elle (son médecin ndlr) ne savait pas que j'étais du corps. Elle m’a dit que ce nouveau médicament à des effets néfastes sur le fœtus donc il est à proscrire aux femmes enceintes ou voulant tomber enceintes.
Je lui ai dit que jusqu'ici je n'avais pas de problème avec mon ancien traitement.
Elle m'a dit qu'il se pourrait que ce qu'on me donne habituellement soit en rupture bientôt. J'ai dit OK pas de soucis, j'attendrai le jour où on me dira qu'il y'a rupture pour essayer ce nouveau traitement en attendant je préfère continuer avec l'ancien. Et le médecin m'a demandé de rédiger mon refus de consentement. J'ai rédigé dans mon carnet. Et elle a ajouté que puisque je compte encore faire des maternités que je continue donc avec mon ancien traitement. » (Extrait du témoignage de cette patiente.)
Les dangers du DOLUTEGRAVIR sur la santé maternelle
Une étude réalisée au Botswana a montré un risque potentiel accru de malformation fœtal chez les femmes qui ont pris du DOLUTEGRAVIR au tout début de leur grossesse. Un risque pris très au sérieux, alors que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande désormais le DOLUTEGRAVIR comme antirétroviral de première ligne.
Les résultats préliminaires de Tsepamo, étude d’observation indépendante menée par la Dr Rebecca Zash, ont relevé 4 cas d’anomalies du tube neural (ATN) sur 426 femmes qui sont tombées enceintes alors qu’elles prenaient du DOLUTEGRAVIR. Ce qui représente un taux de 0,9 %, à comparer au taux de 0,05 % observé chez les femmes traitées avec de l’efavirenz et de 0,09 % chez les femmes séronégatives. Une différence statistiquement significative.
Que dit l’OMS sur ces dangers du DOLUTEGRAVIR ?
Dans une note d’information interne, dressée sous forme de 12 questions réponses, en date du 21 mai 2018, l’organisation mondiale de la santé prend en compte les signaux lancés par l’étude du Dr ZASH du Botswana et appelle les médecins à ne pas prescrire en priorité ce médicament aux patients comme on peut le lire dans la réponse donnée à la question 2, en rapport avec les conseils de l’OMS
« Les femmes qui envisagent de tomber enceintes (ou qui n'utilisent pas de moyen de contraception systématique) devraient éviter d'utiliser le DTG.
Le traitement aux ARV pour les femmes et les adolescentes en âge de procréer, y compris celles qui sont enceintes, doit être basé sur des médicaments pour lesquels on dispose de données suffisantes sur leur efficacité et leur innocuité ; un traitement à base d'éfavirenz (EFV) est un traitement de première intention sûr et efficace.
Si d'autres ARV de première ligne ne peuvent pas être utilisés chez les femmes et les adolescentes en âge de procréer, par exemple en raison d'une résistance aux EFV, le recours au DTG peut être envisagé dans les cas où il est possible de garantir l’usage systématique de la contraception. Les femmes qui prennent du DTG devraient être pleinement informées du risque potentiel de contraction de anomalie du tube neural (ATN) afin qu'elles puissent prendre la décision en consultation avec leur soignant.
Les programmes devraient continuer à renforcer la pharmacovigilance, notamment la surveillance de l’issue des grossesses. »
Ce médicament a été approuvé par l’OMS en 2013. Et par principe, il faut encore quelques années et de nombreuses études pour être complètement fixé sur l’étendue des dégâts qu’il peut causer à l’organisme. En attendant, prudence.
Stéphane NZESSEU