Au Cameroun, la demande nationale en produits halieutiques qui est estimée à environ 400 000 tonnes par an ne peut être satisfaite par les pêches de capture, dont les productions cumulées à celle de l’aquaculture sont estimées à près de 180 000 tonnes.
Le déficit d’approvisionnement est comblé en partie par les importations, ce qui permet de réduire le défaut de la balance commerciale induit par les importations massives de produits halieutiques. Par ailleurs, il est important d’améliorer de manière significative, la production nationale de sorte à couvrir la demande des populations et dégager des excédents pour l’exportation.
Le renforcement de cette tendance suggère la mise en œuvre de nouvelles stratégies, y compris la promotion de métiers aquacoles rentables. C’est dans cette optique que le ministère de l’Élevage, des Pêches et des Industries animales et le Fonds International de Développement Agricole ont signé un accord pour la mise en place du Projet de Promotion de entrepreneuriat Aquacole. Celui-ci va permettre d’améliorer l’accès des aquaculteurs à des services de formation et d’appui accompagnement – Mettre en place un cadre stratégique et organisation favorable au développement de l’aquaculture.
Et c’est ce qui a conduit à l’organisation il y’a peu, de l’atelier national de présentation des guides technico – économiques, élaborés dans le cadre du Projet de Promotion de entrepreneuriat Aquacole,( PPEA), couplé à la validation du plan de structuration et de renforcement des capacités des acteurs de la filière aquacole. Les participants ont été renseigné sur :
- Les appuis au niveau stratégique, avec l’extension de l’aquaculture commerciale pour en faire un levier de développement. Ce qui va permettre non seulement de créer les emplois et des revenus, surtout pour les jeunes mais également de contribuer significativement à la sécurité alimentaire tout en réduisant les importations des produits halieutiques.
- Les appuis au niveau opérationnel pour la promotion des entreprises aquacoles économiquement rentables et créatrices d’emploi, pour un développement durable de l’aquaculture.
- La production d’alevins de qualité pour l’approvisionnement des entreprises de production de poissons de table dans les stations aquacoles.
- Le développement de l’offre de formation et d’appui accompagnement
- Le cadre stratégique, organisationnel et politique de la filière.
- Les grandes mutations de la pisciculture au Cameroun…
Après trois ans de mise en œuvre, le PPEA a atteint des résultats encourageants, dans les domaines clefs, portant sur la formation, l’appui à la structuration et la professionnalisation, la production d’alevins et d’aliments de qualité, l’accès au financement et la commercialisation.
Des témoignages sur le terrain, l’on note que le déploiement du projet a eu des effets immédiats escomptés, tant en terme de niveau de sensibilisation sur les enjeux du développement de l’aquaculture que dans la mise en valeur effective des réalisations de même que leur incidence sur l’amélioration des conditions de vie des bénéficiaires.
De façon générale, le Projet de Promotion de entrepreneuriat Aquacole a pu générer une masse importante d’informations sur l’évolution de l’aquaculture, en termes d’amélioration des connaissances sur l’activité, d’approches et des pratiques structurées autour de la sensibilisation et la mobilisation de l’ensemble des acteurs concernés.
Nicole Ricci Minyem