Il entend ainsi relancer les négociations dans l’espoir d’aboutir à des résultats plus probants sur ce territoire disputé du Sahara occidental, au point mort depuis 2012.
« Il est temps d'ouvrir un nouveau chapitre dans le processus politique » a-t -il souligné, dans la lettre d'invitation qu’il a adressée à chacun des responsables des pays sus cités, étant donné que le Polisario, qui a proclamé en 1976 une République arabe sahraouie démocratique (RASD), réclame l'organisation d'un référendum d'autodétermination pour régler le conflit né au moment du départ des colons espagnols.
Le Maroc contrôle dans les faits 80% de ce territoire désertique de 266.000 km2 et traite comme ses dix autres provinces cette région dotée de 1.500 km de littoral atlantique poissonneux et d'un sous-sol riche en phosphates. Rabat rejette toute solution autre qu'une autonomie sous sa souveraineté en invoquant la nécessité de préserver la stabilité régionale.
Dans l'attente d'un règlement de 100.000 à 200.000 réfugiés, vivent dans des conditions précaires dans des camps près de la ville algérienne de Tindouf, à 1.800 km au sud-ouest d'Alger, près de la frontière avec le Maroc.
En charge du dossier depuis 2017, l'ex-président allemand Horst Kohler a déjà rencontré plusieurs fois, mais séparément, les différentes parties, notamment lors d'une tournée régionale.
Ses efforts ont permis d'asseoir à la même table le Maroc, le Polisario, l'Algérie et la Mauritanie, même si le format de la réunion ne fait pas l'unanimité parmi les invités : Alger assure venir en tant que pays observateur alors que Rabat considère son voisin comme partie prenante.
La réunion, prévue au Palais des Nations de Genève, se veut le premier pas d'un processus renouvelé de négociations pour une solution juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'auto-détermination du peuple du Sahara occidental", selon une note d'information de l'ONU.
L'ordre du jour n’est pas encore connu : « situation actuelle, intégration régionale, prochaines étapes du processus politique », selon cette note.
L'approche est de ne pas mettre trop de pressions et d'attentes sur cette première rencontre, considérée plutôt comme un échauffement visant à rompre la glace, décrypte une source diplomatique proche du dossier en soulignant les mauvaises relations entre Alger et Rabat.
Sur le terrain, la situation est restée généralement calme des deux côtés du mur de sable érigé par les Marocains sur 2.700 km et ce malgré la persistance des tensions survenues en début d'année, selon le dernier rapport publié par l'ONU.
Pour le Polisario, la récente réduction de 12 à six mois du mandat des casques bleus de la Minurso, notamment chargés de surveiller le cessez-le-feu, fait partie de la "dynamique" créée par la nomination de M. Kohler. C'est sous la pression des Etats-Unis qu'un mandat de six mois a été voté au Conseil de Sécurité, en avril puis en octobre, avec en ligne de mire le coût du dispositif pour un processus de paix qui n'avance pas.
Avant la réunion de Genève, chacun est resté sur ses positions tout en clamant sa bonne volonté.
Partisan d'une solution politique "durable" marquée par un esprit de compromis, le Maroc ne transigera pas sur son "intégrité territoriale" et sur la "marocanité du Sahara", comme l'a récemment répété le roi Mohammed VI.
Pour le Polisario, tout peut être négociable sauf le droit inaliénable et imprescriptible de notre peuple à l’autodétermination, a déclaré Mhamed Khadad, membre du secrétariat national du Front Polisario et président de la commission des Affaires extérieures.
Nicole Ricci Minyem