Un fait banal dans ce pays qui semble encore vivre en pleine préhistoire, au sein d’une société qu’une femme n’a aucun droit, même pas celui de se défendre lorsqu’elle fait face aux agressions sexuelles.
Selon les informations relatées dans le quotidien Times Of India, la jeune dame a été attaquée sur le chemin du commissariat, par ses bourreaux. Deux frères qu’elle accuse d’avoir voulu la violer. Transportée à l’hôpital par les personnes ayant vécu la scène, les médecins qui l’ont reçu semblent assez incertains sur ses chances de survie, au regard de la gravité des brûlures sur son corps, rapporte le même journal.
Les faits que voulait dénoncer la jeune femme se sont déroulés deux jours plus tôt, dans un champ situé dans un village voisin. Les deux suspects ont tenu des propos avilissants à l’Indienne qui rendait visite à sa belle-famille avant de tenter de l’agresser sexuellement. Mais leur victime a réussi à leur échapper.
Une enquête est en cours
Accompagnée de plusieurs membres de sa famille, elle s’est immédiatement rendue au commissariat. Ses proches affirment que les policiers ont alors refusé d’enregistrer sa plainte. C’est donc en allant rapporter son agression pour la deuxième fois que la victime a été arrosée de kérosène et brûlée par les deux suspects qui voulaient la stopper dans sa démarche.
Les frères ont été arrêtés ce dimanche tandis que deux policiers gradés ont été suspendus à la suite du traitement réservé à la jeune femme après la première agression. Une enquête est en cours pour déterminer les raisons du comportement des forces de l’ordre.
Au mois de mai, une adolescente avait été violée et brûlée vive. La troisième victime au cours du même mois. Des crimes qui remettent au premier plan le fléau des violences sexuelles dans cette société patriarcale où prévaut la culture du silence. Agée de 16 ans, la jeune fille est morte des suites des brûlures que lui a infligées un homme de 26 ans qu'elle menaçait de dénoncer à sa propre famille après qu'il l'eut violée chez elle, alors qu’elle était alors seule, dans le district de Sagar de l'Etat de Madhya Pradesh (centre). Face à cet autre acte de barbarie, les enquêteurs ont fait une déclaration : « Nous avons arrêté les deux accusés. L'un d'eux est le cousin de la jeune fille qui a informé le principal suspect qu'elle était seule dans la maison…Le principal accusé est marié et a un enfant. ».
Le gouvernement indien a instauré la peine de mort pour les violeurs d'enfants de moins de 12 ans. Cette décision est intervenue à la suite du viol en réunion et du meurtre d'une fillette musulmane de huit ans à Kathua, dans l'Etat du Jammu-et-Cachemire (nord). Quelque 40.000 viols ont été signalés en Inde en 2016, mais leur nombre serait bien plus élevé en raison du silence entourant ces crimes. Et malheureusement, malgré les menaces qui pèsent sur eux, les indiens semblent vivre dans une sorte de no mans land…
Nicole Ricci Minyem