Alors que Kiev, vidée d’une partie de ses habitants, est encore sous les bombes russes, les premiers bilans humains de la guerre en Ukraine tombent.
Ce samedi matin, le ministre ukrainien de la Santé, Viktor Liachko, a annoncé qu’au moins 198 civils ukrainiens, dont trois enfants, ont été tués par “l'envahisseur” , et 1.115 personnes blessées. Des dizaines de militaires ont également perdu la vie, tandis que la Russie ne donne aucune information quant à son bilan. Kiev affirme infliger de lourdes pertes à l’armée russe.
Dans le même temps, alors que les hommes de 18 à 60 ans ont interdiction de quitter le territoire en raison de la mobilisation générale, de nombreux Ukrainiens fuient le pays depuis plusieurs jours. Cent mille Ukrainiens ont franchi la frontière polonaise depuis l’attaque russe qui a début jeudi, a ainsi annoncé le vice-ministre polonais de l’Intérieur Pawel Szefernaker.
100.000 réfugiés en Pologne
Selon lui, 90 % de ces réfugiés ont où aller en Pologne, chez des amis ou des parents, tandis que les autres bénéficient de l’assistance de neuf centres d’accueil mis en service à proximité de la frontière. Ils s’y voient offrir des repas, l’assistance médicale en cas de besoin, un lieu de repos et des renseignements sur la marche à suivre.
Le chef des garde-frontières polonais Tomasz Praga a précisé lors de la même conférence de presse que la seule journée de vendredi a vu près de 50.000 Ukrainiens arriver en Pologne.
En Allemagne aussi, les premiers réfugiés arrivent. “Aujourd’hui, nous avons eu 75 Ukrainiens. Ce n’est pas beaucoup, mais nous en attendons beaucoup plus dans les jours à venir”, explique Sascha Langenbach, porte-parole de l’organisme de gestion des migrants de la capitale allemande. « Leur sidération face à ce qui se déroule chez eux est presque palpable », témoigne-t-il.
L’Allemagne, la Roumanie et la Hongrie se préparent aussi
Dans le centre d’accueil du Nord de Berlin, les responsables ont mis en place 1.300 lits et ce nombre devrait doubler dans les prochains jours. Les effectifs ont aussi été renforcés avec du personnel parlant ukrainien ou russe. La Roumanie voisine anticipe également un large afflux, « effet collatéral » de l’invasion de l’Ukraine, selon les termes du ministre de la Défense Vasile Dancu.
Jeudi, la Police des frontières a constaté une hausse du nombre d’arrivées, recensant quelque 5.300 personnes, contre 2.400 la veille. Plusieurs centaines, notamment des femmes accompagnées d’enfants, ont franchi le poste-frontière de Sighetul Marmatiei (nord), d’après des images retransmises par les télévisions. “Au moins 400 ou 500 personnes” ont par ailleurs traversé à pied la frontière hongroise jeudi, selon l’agence de presse MTI.
N.R.M