Les différents opérateurs disent le chantier achevé alors que dans les ménages, le précieux liquide recommence à se faire rare.«Nous sommes satisfaits du fait que les travaux d’extension du réseau pour l’approvisionnement en eau potable soient terminés. Malheureusement, depuis que
les tuyaux ont été posés, nous n’avons toujours pas accès à ce liquide vital pour la vie.
Nous continuons à nous débrouiller comme avant», expose un habitant du quartier Simbock. «C’est bien, de nouveaux tuyaux d’eau ont été installés pratiquement partout dans la ville. Mais, ces travaux ont détérioré certains tronçons de route qui n’ont pas été arrangés. Maintenant, l’eau qui coule de nos robinets, n’est pas de bonne qualité.
De fois, nous passons des jours et des jours sans eau.
Ce qui nous pousse à faire des dépenses imprévues dans nos budgets», éclaire Natacha Aguébong du quartier Elig-Essono. Ces deux réactions prouvent que, contrairement à l’amélioration l’offre en eau potable attendue ou escomptée, la situation
reste pénible dans plusieurs quartiers où il faut sortir tôt le matin pour aller chercher de l’eau ailleurs.
Les populations sont obligées de trouver des solutions alternatives pour s’approvisionner. Et la Cameroon water utilities corporation (Camwater) n’a toujours pas relevé son défi. Celui de sortir définitivement la ville de Yaoundé et ses environs du manque d’eau voire des coupures intempestives décriées depuis des années.
«C’est pour cela qu’un certain nombre de projets ont été mis en œuvre pour renforcer la production d’eau potable pour la ville Yaoundé. Il y a l’usine de la Mefou qui a été reconstruite sur financement de l’Agence française de développement (Afd) et qui apporte 50 à 60 000m3 d’eau par jour. Il y a la capacité de traitement de l’usine d’Akomnyada qui a été renforcée sur financement de la Banque mondiale, et qui
apporte 35 000m3 d’eau supplémentaire par jour», expose un cadre technique de Camwater.
Faisant savoir que, jusque-là, «le déficit de production est d’au moins 200 000 m3 d’eau par jour». A l’en croire, c’est pour cette raison que les pouvoirs publics, pour trouver
une solution à cet épineux problème, ont mis sur pied le Projet d’alimentation en eau potable de la ville de Yaoundé et ses environs à partir du fleuve Sanaga (Paepys) dont
la première phase produira 300 000m3 d’eau par jour, extensible à 400 000m3 par jour.
«C’est pour cela que la ville de Yaoundé a été creusée un peu partout, de janvier 2017 jusqu’à une date récente, sur une distance de plus de 80 kilomètres. A la demande de la Camwater, il était question de renouveler les anciennes canalisations en fonte grise, vieilles de 60 ans, pour les remplacer par des tuyaux en matière plastique, afin de garantir une meilleure qualité de l’eau, dépourvue de dépôts et de rouille», rappelle-t-il.
Soutenant que les nouvelles canalisations n’attendent plus que l’eau potable qui sortira de la station de traitement de Batchenga, après la prise d’eau du fleuve Sanaga à Natchigal.
Pour le moins, la Camwater devrait s’atteler à réduire les délais d’intervention et les pertes de produit sur le réseau, à poursuivre les campagnes d’extension des réseaux d’eau potable, ainsi que celle des branchements sociaux. Actuellement, c’est la station de reprise de Nkomotou II qui est en construction.
Sinon, les travaux du Paepys sont bien avancés. Même si la libération de l’emprise dédiée à la conduite d’eau entre Nachtigal et Yaoundé n’est toujours pas effective. Ceci à cause du non-paiement des indemnisations aux populations riveraines. Selon le directeur du projet, Dieudonné Omballa, le Paepys dont les travaux sont réalisés à près de 80%, a été conçu pour remédier au déficit de production d’eau potable à Yaoundé.
Les villes et localités telles que Batchenga, Obala, Nkomotou, Soa et Ntui bénéficieront également de l’infrastructure.