Trois associations des médias ont demandé la "libération immédiate et inconditionnelle" de Mary Namondo Motimbe, journaliste de la radio communautaire Bonakanda de Buea, enlevée par des présumés sécessionnistes.
Dans une déclaration conjointe jeudi 5 septembre 2019, l'Association camerounaise des journalistes anglophones (CAMASEJ), le Syndicat des journalistes camerounais (CJTU) et le Réseau des médias communautaires du Cameroun (CCMN) disent aux ravisseurs que ce qu'ils ont réellement enlevé, c'est "la liberté de la presse".
"Nous rappelons qu'Eric Tataw avait exigé que les journalistes, les enseignants, les propriétaires et tous les membres de la société prêchant la reprise des cours dans les régions troublées du Nord-Ouest et du Sud-Ouest soient systématiquement arrêtés. Nous supposons que le Groupe armé non étatique a travaillé sur les instructions de l'activiste Eric Tataw", peut-on lire dans la déclaration commune de jeudi.
"Par cette déclaration, nous demandons à Eric Tataw d'assurer la libération immédiate et inconditionnelle de notre collègue, la journaliste Mary Namondo de la radio communautaire Bonakanda".
Les groupes de journalistes rappellent au Groupe armé non étatique que ce qu'ils ont réellement enlevé, c'est la liberté de la presse, et les deux parties dans la situation actuelle dans les régions agitées du Nord-Ouest et du Sud-Ouest doivent savoir que les journalistes et les organes de presse ne sont pas des cibles.
"La libre circulation des journalistes et leur liberté d'exercice ne peuvent être soumises aux conditions politiques du pays ou à l'interprétation que chaque faction en donne... Il ne s'agit pas seulement d'un appel au gouvernement mais à tous ceux qui sont impliqués dans le conflit, car la liberté de circulation, la liberté de la presse et de l'information sont essentielles pour que tous les peuples du monde connaissent l'évolution de leur environnement... Nous souhaitons vivement que le dialogue annoncé voit le jour. Nous pensons que cela permettra de résoudre rapidement la crise actuelle. Nous nous tenons aux côtés des masses souffrantes ; nous partageons leur douleur."
"Il s'agit d'une atteinte non seulement à la liberté d'expression, mais aussi au droit du public à l'information", a déclaré la journaliste Commy Mussa.
Des hommes armés soupçonnés d'être des séparatistes ont attaqué la radio mardi, et enlevé Mary Namondo Motimbe qui était en service. Ces hommes armés ont menacé d'incendier la station de radio.
Otric N.