Depuis quelques minutes il circule des informations faisant état d'un coup d'État dans la capitale politique camerounaise. Il n'en n'est rien. Les institutions sont en places.
Nous venons de quitter il y a quelques minutes la base du GSO situé au quartier Mvan à Yaoundé. L'atmosphère est plutôt détendue. Les hommes de la sécurité publique préparent les équipes pour les patrouilles nocturnes habituelles. On peut surprendre certains se raconter de petites blagues et d'autres en poste pour la garde. C'est la grande sérénité. Loin de l'État d'alerte qui devrait caractérise une situation d'alerte comme une crise de coup d'État. Sachant que les forces commandos à l'instar de celles du GSO sont de l'ordre de celles qui seraient en tête de ligne si seulement cette rumeur avait un quelconque fondement.
La radio camerounaise continue d'émettre sans soucis, la télévision publique également. Or ce sont là les lieux les plus prisés par tout mouvement militaire qui tenterai de faire tomber un régime. Tout est en ordre, tout va bien.
L'aéroport international de Yaoundé Nsimalen fonctionne normalement. Rien à signaler dans les alentours du palais présidentiel d'Etoudi. La ville est dans son calme bruyant habituel. La sécurité de la ville est assurée. Tout est sous contrôle.
Il est vrai que des délinquants tapis dans l'ombre guettent l'occasion rêvée pour jeter l'opprobre et la désolation sur la nation camerounaise. Ils ont planifié, en accord avec des intelligences étrangères déstabiliser le Cameroun. Pour ces comploteurs, orchestrer une crise post-électorale serait le prétexte idéal pour assouvir leur dessein funeste. Mal leur en prend la solidarité et l'esprit patriotique du peuple camerounais ne leur permettra pas de mettre en oeuvre les plans machiavéliques qu'ils nourrissent à l'endroit de la République.
"Ils ne passeront pas par nous" a-t-on entendu dire de la part de plusieurs citoyens. Puisqu'il faut le dire, de nombreux camerounais ont vu en la déclaration du candidat Maurice Kamto, au lendemain du scrutin présidentiel, une tentative d'incitation à la contestation publique, prélude d'une situation pouvant aboutir à une insurrection généralisée. Mais c'était sans compter avec la maturité du peuple qui n'a menagé aucune grammaire pour dénoncer ces propos qui pourraient devenir tendancieux.
Le calme règne à Yaoundé. La ville vit ses embouteillages, les citoyens au bord des rues regagnant leurs domiciles après une journée éprouvante. La capitale politique du Camroun est en sécurité. Il n'y a rien à voir. Circulez !
Stéphane Nzesseu