C’est un dimanche après-midi difficile pour les gardiens de prison en service à la prison principale de Yagoua. Ils n’ont pas vu venir cette évasion massive des pensionnaires du pénitencier de Yagoua. Mais la fuite n’aura pas été de longue durée.
Après nos différentes tentatives d’avoir les responsables du pénitencier de Yagoua via les multiples numéros de téléphones publics et privés que nous avons trouvé, personne n’acceptera parler à la presse. Difficile donc d’avoir les circonstances précises de cette évasion en masse. Mais les premiers doigts accusateurs sont pointés par certains observateurs sur l’état défectueux de la prison principale de Yagoua.
Une prison dont les renforts ne sont plus aussi solides, le personnel en nombre insuffisant et mal équipé, des conditions de travail ne permettant pas que les brigands soient bien gardés. Il faut compter sur la situation géographique de cette prison et de la difficulté à sortir de la contrée pour dissuader le maximum des pensionnaires de ce pénitencier.
D’après certaines informations puisées à bonne source, tout se serait passé dans l’après-midi de dimanche. Comme c’est l’habitude, les prisonniers sont conduits au réfectoire pour le déjeuner. Une fois au restaurant, on ne sait pas exactement ce qui s’est passé jusqu’ici, mais c’est à partir de là qu’est partie la grande évasion.
Ils sont parvenus à sortir en grand nombre du pénitencier. Plus d’une vingtaine. Ils ont tenté de se réfugier dans les maisons et autres habitations environnantes. Mais c’était sans compter avec la dextérité des forces de défenses qui sillonnent encore la région du fait de la recrudescence des attaques de Boko Haram.
Il aura aussi fallu compter sur la contribution de la population qui a aidé à mettre la main sur ces évadés. 16 des brigands échappés vont être rattrapés et reconduits en cellule. Quelques-uns d’entre ces bandits courent encore. Mais il sera difficile pour eux d’aller plus loin en raison du quadrillage de la région par les forces de défenses camerounaises.
Ce lundi, la prison principale de Yagoua, chef-lieu du département du Mayo-Danay, à l’Extrême-Nord, est plutôt calme. Les hommes qui se sont évadés dans l’après-midi du dimanche 1er mars 2020, sont actuellement sous discipline au sein de la prison. Pour ceux qui courent encore, les recherches se poursuivent. On aura certainement de leurs nouvelles dans les prochaines heures. Ils seraient environ 5 ou 6 encore dans la nature.
Stéphane NZESSEU