Ils ont été pris sur le fait avec en leur possession, plus de 1600 litres de carburant frelaté dans les localités de Souza, Ekoko, Mbanga, Njombe et Loum.
D’après les informations fournies par les éléments de la compagnie de gendarmerie de Mbanga, dans le département du Moungo (Littoral), « Ce carburant a été mis à la disposition du délégué départemental des Mines du Moungo, pour expertise et les individus interpellés vont répondre de leurs actes devant la justice … ».
Une activité qui se fait de plus en plus prospère au Cameroun
Le goût du lucre fait perdre tout raisonnement logique et toute conscience des risques encourus à ces individus qui ont choisi ce moyen de subsistance. Les statistiques le prouvent à suffisance, la Marine nationale dit par exemple avoir saisi 42 500 litres de carburants de contrebandes dans les eaux territoriales du Cameroun ;
Les douaniers quant à eux, ont pris douze mille litres de zoua zoua il y a quelques jours, lors d’une opération intitulée Halcomi 3 (Halte au commerce illicite).
Depuis 2018, que ce soit à N’Gaoundéré dans la capitale régionale de l’Adamaoua ou encore à Bafoussam, chef lieu de la Région de l’Ouest Cameroun, la douane Camerounaise a saisi plus de 107.500 litres de ce carburant dilué avec de l‘eau, du pétrole lampant et de nombreux autres produits chimiques.
Un circuit bien huilé
Les trafiquants les mettent dans des bidons, des bouteilles ou des dame – jeanne et les exposent au bord de la route, aussi bien en ville qu’en campagne ; Les opérations dans la quasi majorité des cas, se font dans la nuit, comme le révèle Colbert Ngoufang – commerçant de carburant frelaté dans la Région du Sud –Ouest :
« L’opération se fait de nuit. Lorsque le camion arrive, il nous rejoint à notre base, qui n’est pas au bord de la route. Là, nous recueillons la quantité de carburant convenue et le camion continue son voyage… ».
La même source indique au passage que le caractère frelaté réside, entre autres, dans l’usage et que nombreux sont les automobilistes qui en achètent pour des raisons économiques, même si le zoua zoua altère de nombreuses pièces dans les automobiles :
« Ainsi, les vendeurs prennent des bidons d’huile pour aller stocker du carburant ou alors, ils mélangent simplement le pétrole à l’essence pour en augmenter la quantité…
Les résidus de ce carburant, souvent pâteux, endommagent fortement le circuit d’injection ou le filtre à gasoil des véhicules. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle l’on peut quelquefois voir qu’en pleine circulation, vous voyiez des véhicules prendre feu. C’est souvent à cause d’une essence de mauvaise qualité ».
La perte de plusieurs milliards par an
C’est du moins ce qu’affirment les experts du ministère de l’Eau et de l’Energie : « La fraude et la pollution des produits pétroliers font perdre près de 50 milliards de FCFA par an à l’économie camerounaise ».
Nicole Ricci Minyem