C’est la nouvelle trouvaille des consommateurs et dealers des stupéfiants et, la découverte a été faite ce Mercredi matin, dans l’un des collèges les plus huppés de Yaoundé, par un surveillant de secteur.
Alors que les téléphones portables sont interdits dans l’enceinte de l’établissement scolaire, un élève de la classe de Seconde a voulu tromper la vigilance des encadreurs, mais, malheureusement pour lui. Il lui aurait été demandé d’ouvrir son sac et, de vider ses poches. C’est ainsi que le téléphone serait tombé et, lorsqu’il a tenté de le reprendre violemment des mains de l’encadreur, surprise totale. La coque enlevée ou tombée, l’on se rend compte qu’à la place de la batterie, se trouve des rouleaux de chanvre indien et, plus bas, quelques bûchettes d’allumettes.
Découvert, le jeune homme tente de prendre la poudre d’escampette mais, grâce à la vigilance de tous ceux qui étaient là, on parvient à le maîtriser avant de faire appel aux forces de maintien de l’ordre et, à ses parents.
Mais, que se passe t–il concrètement ?
La dégradation du tissu social peut–elle à elle seule, justifier ou expliquer le fait que les apprenants s’adonnent de plus en plus à la consommation de la drogue ? Qu’est ce qui pourrait justifier l’ampleur d’un tel phénomène ? Comment comprendre qu’un enfant, qui fréquente au sein d’un établissement scolaire dans lequel la pension va chercher dans les 150, voire 175 mille francs, lorsqu’on adjoint les frais d’inscription et autres charges exigées aux parents, puisse se détourner du droit chemin et devenir consommateur ou dealer de drogue ?
Les responsabilités sont partagées
Au bas de l’image du téléphone, une note écrite à la main demande aux « parents d’aider les enseignants à encadrer les enfants… ». Ces derniers ont bien évidemment un rôle capital à jouer, le premier d’ailleurs et ce dernier commence par le choix de l’établissement scolaire dans lequel ils veulent que leurs enfants poursuivent leurs études. Il n’est pas compréhensible de voir un parent, débourser une telle somme d’argent, sans au préalable, se rassurer de l’encadrement et des normes qui fondent cette école. Ils pourraient être pris dans un engrenage qui ne leur donne pas toujours, la latitude de suivre avec attention, le comportement de leurs enfants. Ils passent ainsi à côté des détails qui, auraient pu, leur mettre la puce à l’oreille. Une erreur.
Par ailleurs, ils sont de plus en plus nombreux, ces parents qui, après s’être acquittés des frais scolaires et autres charges académiques, se concentrent sur la recherche effrénée de l’argent, afin de faire aux charges qui parfois tend à les étrangler et à ce moment, ce sont les programme Tv, les téléphones et « amis » qui se chargent d’éduquer les enfants. Une autre erreur.
De l’autre côté, on a beau jeu, d’indexer les parents, en leur faisant le reproche de ne pas assister les enseignants dans l’éducation et l’instruction des enfants. Cependant, ils sont nombreux, ces établissements scolaires qui ont trouvé la voix idéale pour se faire un maximum d’argent. Des hommes et femmes d’affaires qui, créent les écoles, sans tenir compte des tous les paramètres qui accompagnent de tels investissements, la responsabilité que cela demande puisqu’on a fait le choix de former des Hommes responsables.
Cela part du choix du corps enseignant, aux frais qu’on exige des parents. Ils sont prompts à dire que seules, les plus nanties peuvent envoyer leurs enfants à l’école et, chaque année, les promoteurs augmentent les frais. Et pourtant, c’est au sein et aux abords de ces écoles qu’on retrouve les leaders et autres consommateurs de drogue, sans parler des introducteurs des autres fléaux.
Peut être qu’il n’est pas possible, de faire une enquête de moralité, pour chaque enfant qui cogne à la porte d’un établissement scolaire mais, il est urgent de prendre des mesures, afin que les frais exigés, correspondent à la qualité de l’encadrement en plus de l’instruction.
Parce qu’ils sont nombreux, ces parents qui, au-delà de la recherche du bien être de leur progéniture, se donnent le temps de contrôler leurs enfants. Ils veillent à leur inculquer des normes afin d’en faire des personnes responsables. Il n’est donc pas question que dans ce jeu de ping pong d’accusation, on mette à mal, leur travail tout en exigeant d’eux qu’ils s’acquittent en temps et en heure, des frais de scolarité et autres pensions…
Nicole Ricci Minyem