Hervé Foko – militant du Parti Camerounais pour la Réconciliation Nationale estime que la pandémie qui secoue actuellement le monde pourrait entraîner des changements susceptibles d’améliorer le système éducatif Camerounais
« L'histoire nous apprend que les grandes reformes ont souvent été consécutives à de grandes crises, de grandes révolutions, ou encore de grandes alternances au sein des organisations ou des États.
L'occasion faisant le larron, la crise pandémique du COVID 19 qui secoue la planète dans tous les secteurs offre à nos États, l'opportunité d'enclencher des reformes audacieuses, pragmatiques et contextuelles surtout dans les secteurs clés que sont : la santé, l'éducation, l'économie et la gouvernance.
Quelqu'un a dit que lorsqu'on veut savoir si un pays veut se développer, il suffit de regarder l'accent qu'il met sur les secteurs que sont:
_ L’éducation
_ Le système de santé
_ L’investissement (Économie)
_ La gouvernance
À présent, intéressons-nous au secteur éducatif.
Depuis le 17 mars 2020 les cours sont aux arrêts du fait de la pandémie du Coronavirus, interrompant ainsi le 2ème trimestre plus tôt que prévu, car sensé s'achever le 30 mars pour le traditionnel congé de pâques de 2 semaines.
Il était donc question n'eût été le Corona, que l'école reprenne pour le compte du 3ème trimestre le lundi 13 Avril dernier si l'on s'en tient au chronogramme initial de cette année scolaire 2019-2020.
Manifestement, nous avons presque glissé déjà vers une « année blanche » si l'on doit s'en tenir aux standards de l'UNESCO en la matière. Mais étant donné que cette crise est globale, même les Nations Unies dont les organes (OMS, UNICEF, UNESCO, FAO, PAM, etc.) ont montré leurs limites face aux effets multiformes de cette pandémie, permet à chaque État de trouver un palliatif pour sauver l'année scolaire tant qu'il le peut.
Mais alors, il sera difficile de valider optimalement cette année scolaire malgré toutes les mesures initiées par le gouvernement et toutes les pirouettes de rafistolage que l'on voit ça et là. Certes, le manque à gagner serait lourd pour tout le monde (parents, élèves, enseignants) si l'école s'arrêtait là, mais par contre il offre une opportunité idoine de basculer vers une nouvelle configuration scolaire plus prometteuse et plus adéquate.
Si l'on s'en tient à la prescription présidentielle de la reprise des cours pour le 1er Juin sous réserve de l'évolution du virus telle que annoncée, l'on est en droit de se demander pour le compte de quel trimestre ? Du 3ème ou la continuité du 2ème ?
En effet, notre pays a toujours prêché par une absence de perspectives, de prospectives et de réformes de son système éducatif vieux de plusieurs décennies et calqué bêtement sur un modèle importé qui lui même s'est amendé et s'est amélioré à coups de reformes.
À quand remonte les derniers états généraux de l'éducation dans ce pays ?
Je rappelle que la dernière session du Conseil de l'Enseignement Supérieur date de 1988. Ça veut tout dire.
Où en est-on avec le texte sur la suppression du Probatoire ?
Où en est-on avec l'harmonisation de nos deux systèmes scolaires pour en faire Un seul, ou alors la suppression de l'un au profit de l'autre ?
En ce qui concerne cette année scolaire presque perdue, voici les suggestions qui me semblent propices pour tirer profit de la crise actuelle :
_ Aligner l'année scolaire désormais sur l'année civile (Janvier-Décembre)
_ Considérer que la reprise des cours prévue le 1er Juin est pour le compte du 3ème Trimestre qui couvrira la période Juin-Juillet.
_ Programmer les Examens de fin d'année dans la période Août-Septembre (en s'assurant que tous les résultats sont proclamés avant Octobre)
_ Envoyer les enfants en vacances pour la durée Octobre-Novembre-Décembre 2020 (soit 3 mois pleins comme avant)
_ Programmer la rentrée scolaire la première semaine de Janvier de chaque année juste après la fête de nouvel an.(Avec l'avantage qu'il n'ya pas de pluie et de boue puisqu'on est en saison sèche)
_ Supprimer effectivement le Probatoire en instituant le BEPC en seconde.
_ Fixer l'heure de début effectif des cours à 8h et la fermeture des portails à 7h30.
_ Plancher sur la question des contenus (matières) adaptés à notre vision globale du citoyen que nous voulons, à nos réalités et à nos projections.
_ Tabler une fois pour toute sur le statut de l'enseignant en régulant et en homologuant l'accès à cette profession truffé d'aventuriers et d'opportunistes sans vocation ».
N.R.M