Le gouverneur de la région de l’Extrême-Nord pense que le décret du Chef de l’Etat portant réinsertion des ex-combattants de Boko Haram et des régions anglophones va conduire à la dé radicalisation.
Le 30 novembre 2018 le Président de la République Paul Biya a procédé à la création du Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration des ex-combattants dans les régions en crise. Ce décret concerne ces personnes qui ont pris les armes contre la Nation et qui veulent suivre la demande du Chef de l’Etat qui dans son discours programme prononcé le 6 novembre dernier, a appelé au dépôt des armes. «A ces entrepreneurs de guerre, je leur lance un appel à déposer les armes et à retrouver le droit chemin. J’en appelle tout particulièrement aux jeunes qui se sont laissés entraîner dans une aventure sans lendemain», avait-il déclaré.
Dans une interview accordée au quotidien gouvernemental Cameroon tribune, Midjiyawa Bakari le gouverneur dont la région est frappée par les attaques de la secte terroriste Boko Haram salue la création du Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration des ex-combattants. «Le décret présidentiel est venu à point. Nous avons plus d’une centaine de combattants des Boko haram qui, sur appel lancé par nous, sur hautes instructions du Chef de l’Etat, ont regagné le camp de la Force multinationale mixte à Mora où ils sont présentement logés. La plupart sont des jeunes qui ont moins de 20 ans. Ce décret vient circonscrire le domaine et définir les orientations. Déjà nous savons ce qu’il y a lieu à faire pour ce qui est du désarmement, il s’agit de les accueillir et de les désarmer. Pour ce qui est de la démobilisation, ils doivent être cantonnés dans la perspective de leur resocialisation», déclare-t-il.
En parlant toujours de ces ex-combattants qui ont regagné le camp de la Force multinationale mixte, le gouverneur qui répond à la question de savoir où ces derniers iront après leur séjour dans ledit camp, indique qu’un site a déjà été choisi. «Un camp a été choisi dans l’arrondissement de Mora, dans le canton de Mémé. Ce camp est destiné à la construction des dortoirs, des bureaux, des salles de classe, d’espaces pour l’agriculture et l’élevage, des ateliers pour la menuiserie, la maçonnerie, l’artisanat…Plus de dix ministères sont impliqués dans cette opération. Chacun des départements a un aspect bien fixé qui concerne une opération. Que ce soit l’agriculture, l’élevage, l’enseignement de base, l’enseignement secondaire, tout ceci vise à les resocialiser. Le Ministère de la Jeunesse qui fait dans la responsabilisation et le civisme et tout ce qui y est fait pour intégrer les valeurs républicaines à ces individus, y est fortement impliqué. Donc, avec le décret du Chef de l’Etat qui vient d’être signé, la déradicalisation va très rapidement commencer. Depuis plus d’un an qu’ils sont là, nous travaillons avec eux dans le souci de les familiariser, de les éloigner des hors-la-loi et d’appeler également les autres à regagner le camp pour que nous puissions les insérer dans la vie sociale», ajoute le gouverneur.
Il faut souligner que le Comité national de désarmement, de démobilisation et de réintégration des ex-combattants dans les régions en crise a été placé sous la responsabilité de Philemon Yang le Premier Ministre.
Liliane N.