Le Docteur Richard Makon entre autres casquettes, Juriste conseil et Expert / Consultant chez Media & Law Conseils laisse entendre que la décision du leader du Mrc a fait naître en lui, deux sentiments.
Respects et Regrets
« La décision du MRC de ne pas prendre part aux prochaines élections législatives et municipales est à ce jour, et sans aucun doute possible, l'événement politique majeur de cette fin d'année 2019.
Si le but de cette décision était de tester son importance et évaluer son emprise dans l'espace politique national, on peut affirmer, sans conteste possible aussi, qu'il s'agit là d'un coup de maître.
Ce boycott fera parler plus que les résultats à venir, et fera du MRC l'absent le présent au monde !
Mais au-delà de ces considérations liminaires, au demeurant anecdotiques, ce sont les raisons avancées par le Président du parti qui retiennent l'attention de tous : « la solidarité du parti avec les populations affligées du Nord-Ouest et du Sud-Ouest ».
Si cette raison est « la vraie » raison de ce boycott, sincèrement on peut difficilement faire plus noble, car cette décision acte le passage d'une solidarité passive à solidarité active et agissante. Notre pays en a bien besoin par ces temps sombres !!!
Sur le motif de « l'inéquité et de l'iniquité des règles électorales », le boycott du MRC se justifie aussi largement, dans la mesure où il s'inscrit en fidélité des récriminations que le parti fait depuis plusieurs années maintenant. Sur ce point, le MRC est donc cohérent avec lui-même !
Cependant on ne peut ne pas regretter cette décision, bien que légitime, qui prive notre pays d'une occasion de pacifier sa scène politique par la vertu des urnes, par le seul mérite de la compétition politique malgré les agitations inconséquentes de quelques Sous-préfets corrompus en mal de sensations...
Si le boycott est évidemment une stratégie de résistance pertinente et une démarche politique raisonnée, ce boycott ci interroge somme toute sur la stratégie du parti, qui s'est imposé ces dernières années comme un acteur politique majeur, dans un contexte de préparation de l'alternance au sommet de l'Etat.
Anyway, c'est cette complexité qui fait tout l'attrait de la politique... ».
Pour le Professeur Eric Mathias Owona Nguini, politologue camerounais le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais et les leaders des autres formations politiques doivent voir dans la décision du Mrc, un piège
« Le retrait envisagé du Mrc n’est pas seulement le constat avéré de ses défaillances patentées, ni le constat allégué des déficiences supposées du système électoral : Il semble augurer de manœuvres anti – institutionnelles liées à la détention d’informations privilégiées et spéciales sur des actions extérieures funestes à venir contre le contrôle gouvernant des institutions étatiques et la sécurité nationale, visant une insurrection internationalement assistée ainsi que d’informations sur les épées de Damoclès politico – judiciaires pesant sur la tête de certains de ses meneurs.
Ce serait une erreur pour Le RDPC et les autres formations politiques de parti qui envisageaient se sévères luttes concurrentielles avec Le Mrc lors des élections législatives et municipales prévues pour le 9 Février 2019, de pavoiser en raison du boycott annoncé par ce parti.
En effet, le parti dirigé par le Pr Maurice Kamto, ne eut pas seulement se retirer pour les raisons officiellement évoquées
1°- la crise persistante du Nord-Ouest et du Sud-Ouest mobilisée pour justifier l’existence d'une situation peu favorable à la tenue d'élections correctes.
2° - Le code électoral tenu pour essentiellement inique.
Le boycott annoncé du Mrc semble plutôt être porteur d'un pari politique extra-électoral et extra-institutionnel. De manière claire, le parti-tontine et son état-major semble avoir choisi la voie de la rupture par l’insurrection. On ne peut imaginer autre chose quand on voit les implications de ce boycott en termes de représentativité institutionnelle : Absence totale dans les conseils municipaux et l'hémicycle (Parlement: Assemblée Nationale + Sénat) ; Absence induite lors d’éventuelles élections régionales ; impossibilité de mobiliser la légitimité institutionnelle pour construire une candidature pour l’élection présidentielle théoriquement prévue en 2025).
Qu'une formation politique qui disait « Faire la politique autrement » et qui a suscité un espoir d'alternance chez nombre de Camerounais se retire du jeu institutionnel de manière absolue n'a rien de rassurant. Sauf à croire que le leader du Mrc a décidé de saborder sa formation, cette décision cache ses vraies motivations.
Le Mrc semble avoir certaines informations concernant des mesures de déstabilisation du Cameroun par des grandes puissances étatiques mondiales qui lui ont donné des gages sur des actions imminentes de renversement du Président Paul Biya et de son Régime... ».
N.R.M.