Pour Dieudonné Essomba, les intentions de Maurice Kamto sont claires. Il ambitionne faire partir Paul BIYA coûte que vaille. Seulement « une simple lecture sociologique montre que ce monsieur ne peut jamais organiser une insurrection populaire contre Biya à Yaoundé, même dans 1000 ans. » dit l’économiste.
L’argumentaire de Dieudonné Essomba tient uniquement sur un fait. Le Cameroun est un pays multiculturel. De plus, cette multi culturalité repose sur un sentiment communautaire poussé. Un sentiment de repli identitaire qui pourrait neutraliser toute action de mise en mouvement populaire. Plus, encore, l’une des revendications mise en avant par les marcheurs, la crise anglophone, apparaît comme une crise de repli identitaire. Et pour lui, c’est le facteur limitant qui va amoindrir voire casser l’ordre donné par Maurice Kamto et les siens.
Dieudonné Essomba s’explique. « En l’absence de toute codification sur les relations entre les Communautés et l’Etat, le pouvoir devient immédiatement un enjeu communautaire violent. Sa conquête et son maintien deviennent essentiellement un bras-de-fer entre les communautés. Dès lors que les Ekang qui sont majoritaires à Yaoundé et ses environs ont une lecture négative du projet de Kamto sur leur avenir, ils ne le laisseront jamais entrer à Etoudi contre Biya, et ceci quelles que soient les circonstances. Ils prendront le camp de Biya, même s’ils n’approuvent pas sa politique. »
D’autres part, ce qui bloque l’insurrection de Kamto, pour Dieudonné Essomba, c’est l’indifférence des autres Communautés, et surtout, l‘hostilité des Ekang qui occupent les 56% de la capitale et ont une emprise de 70% sur la ville avec le mouvement pendulaire des populations rurales voisines. Aussi, c’est l’idée même qu’un Kamto puisse venir avec ses hordes déloger Biya d’Etoudi, à Yaoundé, en plein cœur du pays Ekang qu’ils ont traité de « peuple voleur et paresseux » qui révèle l’extrême folie de l’homme.
Bien plus, Kamto véhicule une idéologie particulièrement repoussante, marquée par son idiote hostilité à l’équilibre régional et surtout son étrange projet de réforme agraire consistant à s’approprier les terres des Communautés prétendument propriété de l’Etat et de les distribuer à ses frères « dynamiques ». En définitive l’insurrection de Kamto est condamnée par ses propres tares et la redoutable sociologie camerounaise. Elle ne peut prospérer nulle part.
C’est du pipo !
Cette image est confortée par son fameux concours pour devenir Bulu, son discours incessant sur le « mérite » qui reprend grosso modo les tactismes et les tropismes des éléments les plus radicaux de leur « Brigade Anti-Sardinarde », sans se rendre compte de la perception des autres Communautés face à des paroles aussi clivantes et aussi injurieuses.
Stéphane NZESSEU