Les membres d’un réseau de trafic de nourrissons en direction de pays étrangers, stoppés dans leur sale besogne en début de cette année, ont répondu à la convocation du Tribunal de grande instance du Mfoundi le 22 septembre dernier. Accusés de trafic et de traite d’enfants, ils attendent le verdict de la cour qui sera prononcé le 15 octobre prochain. Le journal Kalara dans son édition du 28 septembre raconte leur mode opératoire.
Un réseau de trafiquants de bébés a été démantelé à Yaoundé le 12 janvier 2021. Le cerveau du gang agissait sous la bannière de la prétendue « Agence d’adoption des mères porteuses de grossesses » pour attirer ses victimes à qui il remettait des modiques sommes d’argent.
Francois Atangana et sa compagne Silvie Nga Dono, promoteurs de cette « agence », qui en réalité cachait un vaste trafic et traite de bébés en direction de pays étrangers et plus particulièrement au Congo et quatre de leurs ‘aides’ ont été interpellé au quartier « Odza Borne 10 » à Yaoundé en possession de 4 nourrissons, qu’ils s’apprêtaient à faire voyager.
Les quatre bébés, deux d’entre lesquels appartiennent à deux femmes arrêtées en compagnie des accusés ont été sauvés et gardés à la Fondation Chantal Biya. Quant aux accusés, ils ont comparu devant la cour du Tribunal de grande instance du Mfoundi (TGI) le 22 septembre dernier pour répondre des faits de trafic et traite d’enfants.
Trois d’entre eux ont plaidé coupables des faits qui leur sont reprochés. La quatrième, une certaine Danielle Cheryl Nkoutou a nié les accusations retenues contre sa personne. Elle a expliqué être tombée enceinte d’un amant nécessiteux. Au cours de ses recherches sur les réseaux sociaux, elle découvre l’agence avec laquelle elle entre en contact. Après de nombreux échanges, ses interlocuteurs lui avaient, dit-elle, donné toutes les assurances que le bébé a sa naissance, sera remis à une famille d’adoption.
« M. Atangana m’avait dit qu’il voulait m’aider et qu’il ne s’agit pas de la vente de bébé. Faute de moyens financiers pour prendre soin de l’enfant, j’ai accepté l’offre. Le 11 janvier 2021 après l’accouchement, il est arrivé avec une dame, qui m’a donné 1 million de FCFA », a-t-elle déclaré. Selon elle, l’affaire a mal tournée quand elle a exigé les papiers d’adoption en vain. Elle dit alors avoir expliqué la situation au père du bébé qui a alerté les éléments de la gendarmerie d’Odza. C’est alors qu’après l’ouverture d’une enquête que la police va mettre la main sur le promoteur, ses alliés ainsi que les quatre nourrissons au centre du procès.
Ines Nkounkou, l’une des principales accusées a dit avoir remis la somme de 6,5 million de FCFA à M. Francois Atangana dans le but de réaliser leur dernière opération. Celle-ci n’ayant pas pu aboutir, Ines réclame ladite somme a ce dernier. Il a d’ailleurs présenté ses excuses aux victimes et aux femmes dont les bébés sont au centre du litige.
Francois raconte que toutes les mères des bébés étaient prêtes à accompagner Ines Nkounkou au Congo si l’affaire n’avait pas mal tournée. « Dans cette affaire, je pensais aider tout le monde mais je ne mesurais pas la portée des actes que je posais », a-t-il conclu.
Pour ce qui est des deux mamans dont les nourrissons se trouvaient dans la dernière vague de bébés à vendre avant l’interpellation des suspects, elles ont déclaré avoir agi dans l’ignorance. Toute en implorant la clémence du tribunal, les mamans ont émis le vœu de récupérer leurs enfants actuellement gardés à la Fondation Chantal Biya.
Quant aux deux autres bébés, les parents restent encore inconnus.
Ariane Foguem