C’est la substance d’une correspondance adressée en date du 6 janvier dernier au Dr Taïga, Ministre de l’Elevage des pêches et des industries animales (Minepia) par le Secrétaire général de la présidence de la République (SGPR).
Dans cette correspondance, Ferdinand Ngoh Ngoh enjoint le Minépia de « travailler à la structuration de la filière bovine », afin « d’éviter à l’avenir le phénomène de hausse des prix de la viande de bœuf récemment observé » dans les marchés au Cameroun.
« Cette structuration devra viser la résolution de tous les problèmes identifiés dans ce secteur, notamment l’insuffisance de l’offre nationale et la forte dépendance de notre marché vis-à-vis du bétail provenant de l’extérieur, l’incapacité des bouchers à s’auto-financer, l’absence d’encadrement des acteurs, la lente opérationnalisation du marché à bétail d’Etoudi », prescrit le SGPR.
De sources proches du dossier, au Ministère de l’Elevage, des Pêches et des Industries animales, la lettre du SGPR fait l’objet d’une attention soutenue. C’est du moins ce que confie un cadre dans ce ministère, « Nous avons reçu une instruction et le dossier est en cours de traitement en interne », indique-t-il.
Selon certains opérateurs de la filière bovine, la feuille de route du Secrétaire général de la présidence de la République qui donne une vue d’ensemble des principales missions dévolues au ministère en charge de l’Elevage, se présente comme un camouflet aux responsables de ce département ministériel, dont les résultats du travail ne seraient pas véritablement ressentis sur le terrain.
Piqûre de rappel, au cours de l’année 2019, le Cameroun avait pourtant porté sa production de viande bovine à 107 000 tonnes. Le pays avait alors surclassé pour une fois la production avicole, qui fournissait jusqu’ici au pays la plus grande partie de sa production carnée. Cependant en 2019, l’essoufflement de la production avicole survient du fait de deux épizooties de grippe aviaire dont les conséquences étaient visibles sur la filière locale notamment en 2016 et 2017. L’instruction du SGPR vise dont incontestablement à redresser la pente pour une production en viande suffisante au Cameroun, mais surtout accessible à toutes les bourses.
Innocent D H