La décision a été prise ce lundi, à l’issue des assises du 33ème sommet des Chefs d’Etat à Addis Abeba en Ethiopie. Le Pays dirigé par Paul Biya va siéger à côté du Tchad, pour le compte de l’Afrique Centrale.
La décision a été prise ce 10 Février, à l’issue des assises du 33ème sommet des Chefs d’Etat à Addis Abeba en Ethiopie et c’est Marie Louise Abomo, juge camerounaise qui va parler au nom de son pays, au cours des six prochaines années.
Une victoire et une satisfaction, selon Simon Pierre Ombga Mbida – Sous Directeur de l’Union Africaine, au ministère des Relations Extérieures. Il s’exprime au micro de nos confrères d’Africa 24 : « C’est une satisfaction pour notre délégation de ce que nous entrions dans ces deux structures importantes de l’Union Africaine. L’une qui traite des questions des Droits de l’Homme, des Droits des Peuples et de la Démocratie et l’autre qui est un organe politique (le CPS) où on parle des questions de paix et de sécurité sur le plan du Continent… ».
Certes, ce n’est pas la première fois que le Cameroun siège au sein de cette institution cependant, les enjeux cette fois sont autres. Il est attaqué de toute part aussi bien par les membres de la secte terroriste de boko haram et depuis un peu plus de trois ans, bien que la situation selon certains observateurs tend à s’améliorer, les régions du Nord Ouest et du Sud Ouest ont été en proie à des attaques perpétrées par des groupes armés qui se font appelés ambazoniens, sans oublier les bandits de grand chemin qui agressent les populations à l’Est du pays.
Par ailleurs, le continent dans son ensemble est résolu à faire taire les armes et créer des conditions propices au développement de l’Afrique.
Simon Pierre Ombga Mbida : « S’agissant du CPS, notre participation va permettre au Cameroun d’être davantage impliqué dans la résolution des conflits au niveau continental et d’être au cœur de l’action quand il s’agit de trouver des solutions et disons de s’investir dans les domaines de la paix et de la sécurité. Vous savez que ce sont des questions importantes pour nos différents pays… ».
Le Conseil de paix et de sécurité (CPS) est l’organe décisionnel permanent de l’Union africaine pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits. Cette institution est composée de 15 membres.
Il constitue un système de sécurité collective et d’alerte rapide, visant à permettre une réaction rapide et efficace aux situations de conflit et de crise en Afrique. Il constitue également le pilier central de l’Architecture africaine de paix et de sécurité (APSA), qui est le cadre de la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité sur le continent africain.
Le Protocole relatif à la création du Conseil de paix et de sécurité a été adopté le 09 juillet 2002 à Durban (Afrique du Sud) et est entré en vigueur en décembre 2003. Le CPS est devenu pleinement opérationnel au début de 2004. Le Protocole du CPS, ainsi que son Règlement intérieur, l’Acte constitutif de l’UA et les conclusions des diverses retraites du CPS, fournissent les directives opérationnelles des activités du CPS…
Les pouvoirs du CPS, conjointement avec le Président de la Commission de l’UA, consistent notamment à :
Anticiper et prévenir les différends et les conflits, ainsi que les politiques susceptibles de conduire à un génocide et à des crimes contre l’humanité
Exécuter des fonctions de rétablissement et de consolidation de la paix afin de résoudre les conflits là où ils se manifestent
Autoriser la mise en place et le déploiement de missions de paix et élaborer les directives pour la conduite de ces missions y compris leur mandat
Décider de sanctions chaque fois qu’un changement de gouvernement non conforme à la constitution a lieu dans un État membre
Mettre en œuvre la politique de défense commune de l’UA
Veiller à l’application des conventions et des instruments clés de lutte contre le terrorisme international
Promouvoir l’harmonisation et la coordination des efforts entre les mécanismes régionaux et l’UA en faveur de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique ;
Suivre la promotion des pratiques démocratiques, la bonne gouvernance, l’état de droit, la protection des droits de l’homme et des libertés fondamentales, le respect du caractère sacré de la vie humaine et du droit international humanitaire
Favoriser et encourager la mise en œuvre des conventions et traités sur le contrôle des armes et le désarmement
Examiner et prendre des mesures dans les situations où l’indépendance nationale et la souveraineté d’un État membre sont menacées par des actes d’agression, y compris par des mercenaires
Appuyer et faciliter l’action humanitaire dans les situations de conflit armé ou de catastrophe naturelle grave.
Nicole Ricci Minyem