Du 14 au 17 janvier 2020, deux députés français se sont rendus au Cameroun pour une mission parlementaire dans un contexte de crise dans les deux régions anglophones (Nord-Ouest et Sud-Ouest) du Cameroun. Ce 01er juillet, Rodrigue Kokuendo et Didier Quentin seront devant la Commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale aux fins de rendre compte de leur mission.
L’Assemblée nationale française aura sans doute à l’occasion de ce compte rendu parlementaire une idée sur l’évolution de la vie sociopolitique au Cameroun ces derniers mois. En effet, les deux parlementaires français vont porter à la connaissance de la représentation nationale de leur pays, ce qu’ils ont vu et entendu dans le pays de Paul Biya durant leur mission. Leur séjour est intervenu dans un contexte de guerre séparatiste dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, alors que l’armée régulière camerounaise était régulièrement accusée d’exactions.
Pendant leur séjour, les deux élus français avaient eu à échanger avec des officiels camerounais sur la crise anglophone, mais également avec les ministres des relations extérieures, de l'Économie ou encore de la Décentralisation, des membres de la Société civile et du monde des affaires sur d’importantes questions.
De sources crédibles, c’est le compte rendu de cette mission parlementaire qui sera fait ce mercredi devant les membres de la Commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale française. Un compte rendu qui sera suivi d’une audition du ministre français des Affaires étrangères.
Rappelons que le Cameroun et le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud) ont convenu en mai dernier, du déblocage d’une enveloppe initiale de 14 millions de dollars pour la reconstruction des régions anglophones du Nord-Ouest et du Sud-Ouest. Cette somme est destinée au démarrage des travaux, dont le coût global est estimé à 150 millions de dollars. Cette reconstruction des régions anglophones fait partie des recommandations du Grand dialogue national tenu fin septembre et début octobre 2019 à Yaoundé.
Le projet de reconstruction est décliné en trois phases : la phase conjoncturelle de deux ans consacrée aux réparations à l’échelle des individus, la phase à court terme de cinq ans et la phase à long terme de dix ans consacrées aux projets structurantes.
Pendant les 10 prochaines années, le Gouvernement camerounais projette notamment la réhabilitation de 350 écoles, de 115 centres de santé, 40 points, 400 points d’eau, 500 kilomètres de lignes électriques basse tension, 600 kilomètres de routes rurales, 45 marchés et 12 000 maisons etc.
Pour le financement de ce projet, le Gouvernement camerounais a pris attache avec plusieurs de ses partenaires parmi lesquels la France, les Etats-Unis, la Suisse, le PNUD, l’UNICEF, le HCR entre autres.
Innocent D H