« Mediapart » n’a pas voulu rester en marge de ce chorus national pour remonter les bretelles au chef de l’exécutif français qui a tenté de jeter l’opprobre sur un pays digne, mieux loti dans plusieurs domaines par rapport à quelques Etats et dont les populations n’ont rien à envier à personne.
Une sortie qui incite à la réflexion
« Ne dénoncer que Biya et son régime, ça, c’est le stade primaire et répétitif de la politique dans lequel est plongée l’opposition au Cameroun (en « Afrique » aussi) depuis que le Cameroun est Cameroun...
Y vivent, des Femmes et des Hommes qui, en dépit de la cruelle réalité, cultivent la terre, prennent soins des malades, des enfants à l’école, de leurs familles....Ce pays n’est pas que peuplé de crevettes et de termites.
Ces Femmes et ces Hommes se foutent de Biya. Ils se foutent plus sévèrement encore de Macron. Ils triment. Ils ont beau prier, mais au fond d’eux, ils n’attendent aucun sauveur. Aucun miracle. Sont-ils résignés ? Non. Ils font ce qu’ils ont affaire dans un pays relativement « stable ». Un pays qui dispose d’un État malade, évidemment faiblard, corrompu (comme la Suisse, les USA, la France, l’Afrique du Sud, le Maroc...), mais relativement bien en place.
L’état du Cameroun ce n’est pas encore celui de la jungle Libyenne. L’Etat du Cameroun n’a rien à voir avec celui de la Centrafrique ou de la RDC, minés de bout en bout par des groupes armés. Hélas ...cet État du Cameroun est en voie d’atomisation. L’Etat du Cameroun ce n’est même pas l’Etat de Côté d’Ivoire dont l’armée est noyautée par d’anciens rebelles. L’état du Cameroun est moins déliquescent que celui du Mali...
Au regard des États d’Afrique subsaharienne, l’Etat du Cameroun a beau être ce qu’il est, c’est à dire une catastrophe, par essence, mais le sabotage de cet État par la communauté internationale, l’opposition camerounaise, et les mercenaires qui sévissent dans les régions dites anglophones n’auront pas pour effet de faire émerger un nouveau Cameroun, des nouvelles consciences, des citoyens éduqués et soucieux de l’intérêt général.
Les premières et seules victimes du « zonage » que le Cameroun est en train de subir sont et demeureront les populations. Il faut attendre par « zonage » la destruction des États par de nouvelles pratiques impériales ou encore l’émergence de « zones infra-étatiques qui sont en réalité des zones de pillage non étatisées » (Badiou).
Les petits opposants ou petits ambitieux de la politique au Cameroun sont obligés dans leur petite campagne pouvoiriste, lorsqu’ils parlent du Cameroun de fermer les yeux sur la réalité en RCA, au Tchad, au Nigeria, en RDC, au Mali, au Burkina, en Côte d’Ivoire.....Ils sont obligés d’ignorer que dans le monde contemporain, on assiste à un affaiblissement, un dépérissement, une destruction capitaliste des États.
On voit très bien dans le cas du Cameroun que c’est l’Etat du Cameroun qui est constamment indexé, comme si on reprochait à cet État de ne pas se laisser agresser une bonne fois pour toute. On voit très bien que l’Etat du Cameroun est mis sur le même plan que les mercenaires du Nord-ouest et Sud-Ouest.
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On nie à l’Etat du Cameroun le « monopole de la violence légitime ». Les « humanistes camerounais » crient à l’aide aujourd’hui, appellent au secours la communauté internationale... m’enfin ont-ils daigné regarder ce qui se passe depuis tant d’années chez leur voisin centrafricain ?...
Une petite part du problème, ça peut être donc l’origine de Biya. Une autre petite part du problème c’est également son impuissance fondamentale et non pas sa dictature fondamentale. Le Cameroun n’est pas une dictature, c’est un n’importe quoi...et ses « élites », ses « témoins » : les n’importe qui comme « révolutionnaire » sortant d’on ne sait où et s’érigeant dans le paysage comme figure morale et politique... ».
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N.R.M