Dans une étude récemment publiée intitulée «briser les obstacles au commerce agricole régional en Afrique centrale», cette institution pointe un doigt accusateur sur certains éléments qui fragilisent la bonne gestion des marchés au Cameroun.
Ainsi, selon la Banque Mondiale, les principaux problèmes recensés au cours de l’étude figurent : «l’absence généralisé d’étals de marché, les commerçants vendant à même le sol ; la proximité immédiate des routes principales, entrainant des embouteillages et à la pollution par les poussières ; le manque de lieux dédiés ou spécialisés par culture, ainsi que l’absence ou l’accès insuffisant à l’eau et aux installations sanitaires».
Aussi, poursuit cette institution, «l’absence d’aires de stationnement et de points de chargement pour les camions ; l’absence de collecte des ordures et des déchets ; et le manque d’organisation du mouvement des personnes et des biens entravent davantage l’accès».
Par ailleurs, constate la Banque Mondiale, «les infrastructures générales de commercialisation (zones de couverture, espaces de chargement et déchargement) et de stockage sont très limitées, ce qui est particulièrement problématique en saison de pluies, étant donné que les acteurs du marché et leurs marchandises ne sont pas couverts».
A titre d’illustration, l’étude de la Banque Mondiale note que dans le bassin de production qui se trouve dans les alentours de Bafoussam, chef-lieu de la région de l’Ouest, «les installations du marché sont insuffisantes pour la taille et type d’échanges agricoles actuellement pratiqués». De plus, ajoute le groupe d’experts ayant conduit l’investigation, «les grands marchés urbains ne sont pas mieux lotis en matière d’infrastructures et de gestion».
En effet, expliquent ces experts, en prenant pour exemple le marché Sandanga à Douala, «l’accès au marché pour les camions est limité, l’espace disponible ne peut accueillir qu’environ sic camions à la fois, obligeant les autres à attendre, ce qui congestionne davantage la circulation déjà dense autour du marché».
De l’avis de certains experts, même si les éléments évoqués dans l’étude de la Banque Mondiale sont plausibles, il n’en demeure pas moins vrai que le gouvernement affecte des ressources importantes à l’aménagement des marchés.
En 2017 par exemple, l’Etat, à travers le Fonds Spécial et d’Intervention Intercommunale (Feicom) et la Communauté Urbaine de Douala(CUD) sa investi six milliards de francs CFA, pour la construction du marché de Deido. Le Feicom apportait une enveloppe de 5,4 milliards, tandis que la contribution de la CUD s’élevait à 600 millions de francs CFA. Aussi voit-on sortir de terre des marchés modernes dans les différentes régions du Cameroun, et ce, dans l’optique de faciliter les échanges commerciaux.
Le Cameroun devrait recevoir cette année 2018, 100 millions de dollars de la Banque mondiale au titre d'appui budgétaire. Cet appui s'inscrit dans le cadre d'un programme conclu par le pays avec le Fonds monétaire international (FMI) l'année dernière.
En effet, en juin 2017, pour se relever des conséquences sur son économie, de la chute des prix des matières premières, pétrole et cacao en tête, et d'une série de crises sécuritaires dont celle liée à Boko Haram, le pays a dû recourir aux programmes du FMI.
Ainsi les deux parties ont conclu un accord triennal au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) avec à la clé un décaissement d'un montant entre 1.200 et 1.300 milliards de francs CFA (entre 2,4 et 2,6 milliards de dollars), de la part du FMI et d'autres partenaires extérieurs dont la Banque mondiale.
Otric N.