Le taux d’exécution physique est de 76.36%, une baisse par rapport à l’année précédente où il affichait 91.95%. Le constat a été fait, lors des assises de la deuxième session de l’exercice 2018 du Comité national de suivi et d'exécution s’est tenue en début de weekend dernier à Yaoundé.
Quelques raisons ont été évoquées au cours des assises, notamment la poursuite de la mise en œuvre du programme économique et financier, les nouvelles réformes des finances publiques et des marchés publics, l’accélération des projets de la Coupe d’Afrique des nations, la persistance de l’insécurité dans les régions du Sud-Ouest et Nord-Ouest du pays.
A ces raisons, on peut ajouter l’insuffisante qualification des ressources humaines au sein de certaines entreprises adjudicataires, le non respect des délais contractuels, le retard dans l’exécution de nombreux projets. On parle par ailleurs du manque de production des plans d’engagement dans les délais, le refus ou encore l’incapacité de maîtriser les procédures liées aux subventions d’investissements et aux fonds de contrepartie, le retard dans le paiement des décomptes…
Certaines réalisations ont néanmoins été faites. Selon Rosette Ayayi, présidente du comité national de suivi de l’exécution physico – sanitaire de l’investissement public : « le tableau n’est pas aussi sombre. Il s’agit par exemple du taux d’engagement, du taux de liquidation, du taux d’ordonnancements. Le plus inquiétant demeure le taux d’exécution physique… ».
Budget d’Investissement Public 2019
Ce dernier a été lancé il y’a quelques mois et, tous les départements ministériels ont été interpellés afin de prendre des mesures pour l’amélioration de son exécution. Au cours des assises de Yaoundé, des experts ont invité toutes les parties prenantes à œuvrer pour une convergence entre les plans d’engagement et, les plans d’ordonnancement, malgré les difficultés financières. Il a aussi été question de la contraction de délais de démarrage de l’exécution du budget, de la tenue permanente des cadres de concertation mensuelles autour de l’autorité administrative, d’une meilleure appropriation des procédures de la commande publique et de l’exécution physico- financière du Budget d’investissements public par les intervenants de la chaîne d’exécution. Un programme qui doit suivre un calendrier rigoureux.
Le budget 2019 du Cameroun s’élève à 4805,5 milliards de francs CFA : « Il connait une hausse modérée de 161 milliards de FCFA (+3,4 %) par rapport à la loi de finance rectificative de juin 201, avait précisé l’ancien Premier ministre, Philémon Yang, qui le présentait le 21 novembre 2018 devant les membres du Parlement.
Ce budget enregistre un déficit de 482,6 milliards de FCFA, soit 2,2 % du PIB 2019 tel qu’anticipé par le FMI. Conformément avec l’accord conclu avec l’organisation de Bretton Woods en 2017, le Cameroun a pour objectif de ramener son déficit budgétaire à 2% du Plan d’Investissement Public en 2019, contre -2.3% en 2018. Le déficit courant, quant à lui, connaîtra une légère hausse à 2,9 % l’année prochaine – il était estimé à 2,5 % en 2018.
Nicole Ricci Minyem