Louis Paul Motaze l’actuel argentier du pays vient d’adresser une correspondance dans ce sens au Ministre de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire (MINEPAT).Dans son édition du 16 août 2018, le quotidien Mutations affirme que «les quatre derniers mois de l’année 2018 pour le Cameroun seront semblables à une barque en mauvais état qui traverse une mer en furie». Cette affirmation, notre confrère la fait sur la base de la correspondance du 9 août 2018 adressée au MINEPAT par le Ministre des Finances (MINFI). Il se trouve que le Fonds Monétaire International (FMI) vient de geler les capacités d’appel de fonds du Cameroun.
Pour le dire plus simplement, le MINFI a informé le MINEPAT du gel des appels de fonds sur ressources extérieures, dans le cadre du suivi du programme économique et financier (PEF) avec le FMI. Mutations souligne que les seuls projets qui échappent à cette mesure, sont ceux qui sont liés à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2019.
La décision du gel s’explique par le fait que dans le cadre de la loi de finances 2018, un plafond de 596 milliards de FCFA avait été arrêté pour les appels de fonds sur ressources extérieures. Et la correspondance de Louis Paul Motaze indique que rendu à ce jour, «environ 404 milliards FCFA ont été effectivement décaissés».
Dans cette même correspondance, le MINFI note que les appels de fonds émis par le MINEPAT et la Caisse Autonome d’Amortissement (CAA) «en attente d’exécution au niveau des bailleurs de fonds s’élèvent à un montant total d’environ 294,1 milliards FCFA». Ce qui fait donc que les décaissements potentiels sur les ressources extérieures ont grimpé à 6 981 milliards de FCFA «supérieurs de 102,1 milliards FCFA au plafond fixé dans le cadre du programme financier et économique».
Pour faire donc face à la situation, le MINFI suggère au MINEPAT de sensibiliser ses «collaborateurs sur la nécessité de voir le montant des décaissements sur ressources extérieures à l’avenir refléter les capacités d’absorption des projets». Aussi Louis Paul Motaze suggère l’examen en collaboration avec le FMI, les possibilités de revoir à la hausse le plafond de 596 milliards de FCFA pour l’exercice 2018 tout en envisageant des prévisions plus réalistes pour le cadrage budgétaire au titre de l’exercice 2019.